J99 Chardon Cirsium occidentale

34.5 km 300 D+ 700 D- 12 h 30

Journée cuisson lente.

Nous avons décidé avec Régis de partir le plus tôt possible. Nous savons que la vague de chaleur annoncée est à l’œuvre : il va faire 41 °C ! Et quand il n’y a pas d’ombre… cela devient compliqué, voire dangereux. Nous avons en plus identifié que les points d’eau sont plutôt rares sur cette section.

C’est un vrai challenge de Thru hiker, combo de portage lourd, vitesse lente, et pauses obligatoires, idéalement toutes les heures. La conséquence de cette avancée particulière est que, pour environ 8 h 30 de marche effective, nous allons mettre 12 h 30 pour arriver au campement du soir. On est plutôt fier de nous, dans ce contexte extrêmement défavorable. L’autre difficulté est la gestion de l’eau. Nous allons boire presque 5 l par personne. C’est un minimum que nous aurions pu allégrement dépasser si nous avions eu la possibilité de nous ravitailler plus souvent.

Nous démarrons en continuant de suivre en hauteur la plaine de Hat Creek Valley. A hauteur de Six Mill Hill, nous descendons rapidement par une échancrure de la falaise vers celle-ci.

Nous marchons sur un sol rocheux, coulée de lave noir cordée, terrible pour les chaussures. C’est abrasif et coupant. Les nombreuses crevasses créaient au moment du refroidissement ont rendu le chemin cassant. Heureusement, le passage des randonneurs a fini par boucher les pièges. Des arbres réussissent à pousser dans les moindres étroitures ajoutant quelques touches de verdures. Malgré une datation ancienne d’environ 1000 ans, nous avons l’impression que l’éruption était hier. C’est étonnant. En arrivant dans la plaine, nous changeons de chemin, le sol est couvert d’une fine couche de poussière. On va être bien sale ce soir.

Au huitième kilomètre, nous rencontrons une trail Angel qui a garé son 4×4 sur le PCT. C’est magique, nous allons pouvoir manger un deuxième petit déjeuner à 9 h. Avec la chaleur qui se prépare, elle offre boissons fraîches, cookies maison, chips, fruits à gogo, bonbons, eau en jerrican. C’est un bonheur absolu pour les hikers. Nous sommes moins d’une dizaine et nous restons presque une heure.

Nous repartons et avançons dans des paysages qui donnent l’impression d’être au milieu d’une savane africaine. Les herbes sont brûlées par la canicule, et de rares arbustes présents concèdent de temps en temps des refuges ombragés salvateurs. Au loin le cône parfait du mont Shasta crée la sensation d’être au Kenya et de voir vers le Kilimandjaro. 

Régis a accroché un drapeau américain à son sac et participe fièrement au 4 juillet. 

Aux dix septièmes kilomètres, nous passons la rivière Hat Creek, et trouvons une table de piquenique à l’ombre dans une pisciculture Crustal Lake State Fish Hatchery. Nous prenons le temps de faire une pause déjeuner conséquente. Des femmes en camping-car, nous identique comme PCTiste, et nous offre des boissons fraîches. Cool. 

Nous repartons sous un soleil de plomb. Malgré un chemin en forêt, le long du lac Britton, nous sentons que c’est une vraie épreuve. 

Au 21 kilomètres, Régis décide de quitter le PCT et de se rendre au Burney Mountain Guest Ranch. Le lieu est annoncé hiker friendly et il vaut aller prendre une bière pour fêter le 4 juillet. Hélène et moi déclinons l’invitation, consommer de l’alcool serait, pour nous, le meilleur moyen de couler une bielle. Nous convenons du campement et nous voilà repartis vers la section la plus terrible du jour.

Nous entrons dans Shasta National Forest. C’est un véritable four, il doit faire plus de 50 degrés en plein soleil. Nous évoluons dans Harkright Flat, immense zone avec peu d’ombre. C’est réellement compliqué, le sol se soulève en une poussière rougeâtre qui vient se déposer sur nos jambes. Nous sommes couverts de terre ocre. Et dire que nous ne sommes qu’au deuxième jour sur six, de notre montée vers la ville de Shasta.

Nous arrivons tard à Burney Falls. Nous avons vu sur le topo qu’il y a un robinet ouvert. Incroyable, nous sommes seuls, nous avons un immense camping rien que pour nous. Nous cherchons pendant une dizaine de minutes le fichu point d’eau. Il est bien visible, mais avec la fatigue nous ne sommes plus très lucides. 

Au pied de celui-ci une dalle de béton de 2 m² permet de faire une toilette complète. La couleur du rinçage est à l’image de la journée, rouge !

Nous ne voyons pas arriver Régis ce soir. Pas étonnant, le passage par le Ranch a dû être délétère sur son avancée.

Demain normalement ce devrait être plus facile, il y a plus de points d’eau 

Keep Going

J100

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