J98 Coucher de soleil, il est temps d'arriver

32 km 500 D+ 600 D- durée 10 h 30

Étape caniculaire. 

Après une nuit agréable dans des draps propres, nous filons au petit déjeuner au JJ’s Café. Surprise, nous retrouvons Régis. Il est arrivé la veille en stop, en suivant le même parcours et en ayant droit aux mêmes galères. Il a fait la section après le Bear Fire et était juste une journée devant nous. Il a dû marcher sur une piste forestière et le PCT est vraiment trop abîmé. IceBreaker quant à elle va sur Chester où elle restera pour assister au 4 juillet, fête nationale américaine.

Nous partons plus tardivement que prévue, du fait de l’ouverture de la laverie vers 8 h. Le temps de nettoyer et faire sécher les vêtements, nous ne sommes sur le PCT que vers 10 h 30. La journée est annoncée bien chaude et on s’attend à avoir 37° à l’ombre. Ça va être sportif en plein soleil de midi. On verra bien, mais cela risque d’être assez éprouvant.

Nous prenons 5 l d’eau chacun au départ. Le portage est bien lourd entre la nourriture pour 5 jours et toutes les gourdes pleines. Nous n’avons pas le choix, il n’y a pas de sources pendant… 28 km. Nous voilà revenus aux heures fastes du désert et de la Sierra associée.

Nous démarrons par une courte montée, dans une zone brûlée, avancée ultime au nord du Dixie Fire, pendant 3 kilomètres. Quand on imagine la surface détruite, un carré de 52 *52 km, c’est hallucinant. Nous ne regrettons pas d’avoir sauté la portion concernée. C’est bien glauque, les arbres sont morts, et la végétation basse essaie de reprendre vie. Une poussière de suie est omniprésente.

Ce sera le thème récurrent de la journée, la région a été particulièrement abîmée par les feux récents et anciens. Au cinquième kilomètre, nous arrivons à un parking vers Mud Lake avec un mémorial aux victimes du Burney Fire de 2009. Le panorama sur l’immense vallée de Hat Creek et  le plateau Hat Creek Rim que nous allons suivre pendant les 25 km est peu rassurant. Ça va être long et suffocant. Les traces du feu sont encore présentes 15 ans après, même si la végétation rase a repris. Il n’y a plus un seul pin, c’est une vraie hécatombe.

En contrepartie, les vues dégagées qui s’offrent aux randonneurs sont magiques. Le mont Lassen bien enneigé à notre gauche, et le mont Shasta, copie du mont Fuji domine la vallée en contre bas. La plaine aride qui fait penser à la savane africaine est jaune paille. La sécheresse commence. Le chemin progresse sur un sol volcanique rougeâtre de latérite bien salissante.

Au quinzième kilomètre nous croisons la source de Lost Creek. Pour se ravitailler, il faut descendre de 100 mètres de dénivelé sur plus de 500 mètres, puis remonter. Nous faisons le point, il nous reste assez d’eau pour aller jusqu’au prochain réservoir. Nous ne nous arrêtons pas. 

Aux vingt deuxièmes kilomètres, nous retrouvons Régis qui nous attend sur un banc, isolé au bord d’une piste, au niveau d’une antenne téléphonique. Nous sommes presque en panne hydrique. Nous filons d’un bon pas vers la cache salvatrice. Encore cinq kilomètres, ça va être limite. Effectivement nous arrivons tous déshydratés et sans eau à la route 22. Le réservoir est plein et nous refaisons les réserves. 

Nous découvrons après avoir rempli pendant bien une demi-heure nos gourdes la présence d’un Rattle Snake à moins d’un mètre dans la citerne ! Visiblement, celui-ci s’est habitué aux randonneurs et ne fait plus signe d’agressivité. Étonnant.

Nous repartons, il nous reste encore bien une heure trente de marche. Nous arrivons à la nuit au campement, avec un coucher de soleil majestueux qui illumine le mont Shasta au loin. Nous sommes couverts de poussières et le nettoyage est compliqué. Je pense qu’à la première rivière, on sauter dedans.

Demain on se lève tôt pour éviter au maximum la chaleur. On verra s’il est possible de marcher 35 km dans ces conditions caniculaires. Les températures vont encore grimper.

Keep Going

J99

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