J97 Le plus beau des transports du PCT !

0 miles…à pied. Plus de 200 km avec différents véhicules.

Journée de transition.

Nous avons deux objectifs, le premier et le plus simple : faire le ravitaillement à Quincy. Le deuxième, plus compliqué, aller jusqu’a Old Station, plus au Nord au niveau du Parc du volcan Lassen. 

Nous espérions avoir du réseau pour essayer de prendre un Uber à la sortie du PCT au niveau de La Porte. Il n’en sera rien, pas de web. Nous sommes conscients que cela va être difficile. Surtout, pour faire le trajet de Quincy vers Old Station. Le système D pour débrouille va être à utiliser toute la journée.

On commence par le plus simple, 1,5 km pour quitter le PCT et rejoindre la route qui nous conduira en ville. À l’accoutumée, levé à 6 h, marche à 7 h 30 et objectif atteint à 8 h. Trop facile. Et là, coup de bol, on moment où on sort du PCT, on voit un véhicule qui dépose un randonneur et repart… sur Quincy. Celui-ci interpelle son collègue et nous voilà, après à peine deux minutes d’attente au milieu de nulle part, déjà en partance. C’est inespéré.

Un PCTiste arrivé juste après nous reste à escompter un prochain stop. Il fallait être rapide ce matin. Régis à cet endroit mettra plus de 4 h avant de bouger. 

La voiture est par contre une vraie épave ! Le pare-brise est étoilé, ma ceinture de sécurité ne marche pas et les sièges sont éventrés ! Pas grave, le conducteur est sympa et nous amène jusqu’au supermarché de Quincy. Un grand merci à lui

Le ravitaillement des 6 prochains jour au SafeAway se fait sans difficulté. Dans celui-ci nous aurons droit à un trail magic surréaliste. Je croise une grand-mère de plus de 80 ans, qui me demande si je suis un PCTiste. Je réponds par l’affirmative et celle-ci de s’extasier et de nous féliciter de venir découvrir et faire vivre leur région. Jusqu’à là rien d’extraordinaire et nous repartons vaquer à nos affaires. Sauf qu’à peine 10 minutes plus tard nous la recroisons de nouveau, celle-ci fonce alors sur nous et met dans le sac d’Hélène un billet de 20 dollars. Confus, on essaie de refuser, car nous voyons bien qu’elle a plus besoin de cet argent que nous. Rien n’y fait : « It’s a gift for your trail. I want to be a part of your adventure! »

Décidément, les Américains nous surprendront toujours. 

Après les courses, nous remontons Lawrence Street en direction de l’intersection de la route Crescent Street, qui nous permettra d’aller sur Chester. Et… là, c’est la poisse. Plus d’une heure, rien, nada, aucune voiture ne s’arrête. Heureusement, nous sommes à un arrêt de bus et nous savons qu’au pire dans deux heures nous pourrons rejoindre Chester. En attendant, on sollicite tous les véhicules… sans succès. Soudain, une énorme dépanneuse de camion s’arrête. Le conducteur nous explique qu’il peut nous déposer 10 miles plus loin à un autre croisement vers Chester et que le stop sera plus efficace là-bas. On hésite, puis finalement on tente. Les sacs à dos sont jetés à l’arrière du truck. Nous montons et nous voilà à plus de 2 mètres de haut dans un engin délirant, 6 roues motrices, un cockpit d’avion. Bluffant. Le camionneur va récupérer dans un canyon un quinze tonnes de pompiers en panne. 

Celui-ci nous pose à Twain WB Weigh Station. Le lieu est intégralement brûlé et nous sommes en plein soleil. On croise les doigts pour ne pas être coincé ici.

Sauvé ! Dix minutes, après notre arrivée, un homme de 75 ans nous prend en stop et nous amène après un détour de plus de 40 miles à Chester. Un vrai Ange du Trail. Il nous raconte le feu de 2021, en sachant qu’il n’a pas quitté son domicile, à Crescent et que celui-ci s’est arrêté aux portes de la ville. Visiblement cela a été l’enfer ici. Il a vécu un mois encerclé par les flammes, sans électricité.

Quelques kilomètres après son domicile, on croise la ville de Greenville, 1200 habitants. C’est saisissant, elle a été intégralement rasée par le Dixie Fire. Ne reste ça et là que quelques pignons de maison qui tienne avec de rares étais.  

Après un rapide déjeuner sur Chester, on décide d’aller vers SusanVille en stop. Le début ne se déroule pas trop mal. Un premier véhicule nous amène à l’intersection que nous avons choisie, sauf qu’après une heure d’attente, il n’y a pas eu une seule voiture vers le nord !

Du coup, on retente une marche encore plus à l’est vers un lieu qui nous semble plus adapté. Hélène sollicite une ambulance de paramédicaux et elle nous dépose, au carrefour suivant. Effectivement le passage est conséquent. Malgré le trafic, il nous faudra patienter 5 h jusqu’à l’arrivée providentielle d’Oleg et de son truck monstrueux. Il va faire un détour pour nous amener à 2 miles de notre destination. Un vrai miracle, nous étions au bord de la crise de nerfs. Véhicule après véhicule, c’est échec sur échec, sachant qu’une voiture sur deux était… vide. Au bout du compte, c’est fait, mais quelle galère!

Enfin, nous récupérons les clés de notre chambre au Gordon Rim Rock Café d’Old Station et pouvons enfin souffler.

Keep going

J98

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *