
21 km 600 D+ 900D+ durée 6 h 30
Terminus moins un.
C’est une journée de retour sur le PCT. Nous démarrons vers 10 h. Le patron du Lions Den monte en 4*4 un groupe de six hikers vers l’ultime section. Nous en faisons partie. C’est l’avant-dernier jour avant de voir, toucher le monument et concrétiser un rêve un peu fou. Honnêtement on ne réalise pas bien.
Nous regardons le vide se creuser à notre gauche, et au fond, loin, tout en bas, les vallées de Methow River, et de Rattlesnake Creek se creusent. Nous arrivons vers 11 h à Harts Pass Guard Station. Nous descendons du véhicule, remettons les sacs à dos et démarrons. Le temps est bien moche, avec une petite pluie fine, et des nuages qui obstruent toutes les vues.
L’ambiance est automnale et pourtant nous ne sommes que fin août. La routine de la marche est là, mais l’état d’esprit est un peu différent. On commence à croire, tout en se racontant les histoires de hikers qui se sont blessés le dernier jour. Le plus terrible étant ce hiker qui s’est cassé la jambe a 3 km de l’arrivée.
Après tous ces jours, on pourrait penser que le monument n’a probablement plus d’importance après tous ces kilomètres parcourus et que seul compte le voyage. C’est vrai et faux. Il matérialise physiquement un moment unique, un peu comme en course à pied. C’est irrationnel et pourtant ces cinq bouts de bois symbolisent cinq grandes sections, cinq grandes aventures qui se suivent, se télescopent et s’entrechoquent. Alors on reste concentré et on avance.
Les pentes à plus de 50° en face ouest sous Slate Peak, en direction de Little Buffalo Mountain et Buffalo Head sont des toboggans de compétitions. Six cents mètres plus, Slate Creek, que nous apercevons à peine est bien loin. Nous nous faisons la réflexion que randonner ici avec de la neige doit être une vraie épreuve. Au dixième kilomètre, nous atteignons Tamarack Peak, puis contournons Jim Peak. Six centre mètres plus bas nous devrions arriver à l’intersection du PCT avec Devil’s Ridge Trail au col de Holman Pass. Ce sera normalement notre lieu de couchage. Nous n’y sommes pas encore et restons attentifs.
Nous croisons de nombreux hikers qui reviennent du terminus. On passe notre temps à les féliciter, et eux de nous encourager. Les instants sont particuliers et forts en émotions. Ce sont des randonneurs que nous avons vus, puis perdus de vue, puis revus au hasard du chemin sur plus de 3000 km. Les rencontrer juste à la fin est étonnant.
Les paysages sont maintenant moins regardés, alors qu’ils sont grandioses. Les collines et montagnes du nord Washington, aux confins des North Cascades sont particulières. On prend quand même le temps de faire des pauses. Bientôt tout cela sera derrière nous.
Au détour d’un virage, nous croisons une Ranger. Elle nous demande si nous sommes sur le PCT et si nous avons le permis pour être dans les parcs des North Cascades, et plus précisément dans Okanogan National Forest Pasayten Wilderness. Elle désire voir nos tags sur les sacs à dos. Nous les lui montrons avec fierté. Elle va nous féliciter chaleureusement et nous souhaite bonne chance.
Nous arrivons tôt à notre campement. Il est immense et somme peu nombreux. Seule une autre tente est présente. C’est un randonneur sur le Pacific Northwest Trail. Il a l’air bien costaud, malgré une distance deux fois moins longue. L’entretien du chemin sous la frontière canadienne d’est en ouest est moins bien fait. Les blowdows et passage en pleines végétations sont réguliers. Respect.
Demain, CANADA.