
16 km 550D+ 550D- durée 3h30
Ça n’a pas loupé !
Encore un incendie ! Nous l’avions vu hier matin sous forme d’une mince colonne de fumée, sur les flancs ouest du Mt Adams. Toute la journée, il a eu l’air de ne pas vouloir faire des siennes.
À 18 h, nous avons confirmation de l’apparition d’un nouveau venu dans le trop grand nombre de feux de l’été, le Williams Mine Fire. Une lecture rapide de Watch Duty ne présage rien de bon. L’incendie a démarré à moins de 100 mètres du PCT sous Horse Meadows. Cela semble peu probable que nous puissions passer. On verra bien. À 20 h, la fermeture redoutée est annoncée. Le PCT est clos à 15 kilomètres de nous, soit juste à la sortie que nous avions choisie pour aller à Trout Lake.
Au matin, l’ambiance entre PCTistes est à l’inquiétude. Nous n’avons pas d’information, mais une consultation de plusieurs cartes nous fait vite comprendre que cela risque d’être compliqué. Nous partons rapidement et passons ce qui sera notre seule difficulté du jour. Nous montons dans les pentes de Dry Meadows et arrivons avec Winchester et Pierre à l’intersection entre le PCT et la route vers Trout Lake. Un garde du National Forest Service vient de mettre rubalises et panneaux… « Trail is closed ».
Nous sentons que l’ambiance est à l’inquiétude. Nous décidons de faire du stop. Soudain, nous voyons arriver trois véhicules. Incroyable, et aussi surprenant que cela puisse paraître, les habitants ont d’organisés des navettes pour récupérer les randonneurs présents et qui pourrait être en difficulté. Extraordinaire !
En moins de 20 minutes nous voilà conduits en ville. Sur les pentes du Mont Adams, le feu est monstrueux. La route longe celui-ci, les crêtes de flammes sont à moins d’un kilomètre et font plus de 50 mètres de haut. Pas cool.
En arrivant devant le Drugstore, nous sommes nombreux. Va alors commencer une attente pénible, avec informations et désinformations. Que va-t-il être possible de faire ?
En fait la seule piste qui permet de contourner le feu par le Nord va se fermer en direct. Une dernière navette part à 16 h. Nous avons eu juste le temps de faire le ravitaillement, mais nous n’avons pas pris de douche, ni fait la lessive. Nous décidons avec Pierre de remettre le départ au lendemain.
Régis veut profiter de celle-ci. Elle passe autour du mont Adams en une heure de trajet. Il marchera ensuite à partir de Potato Hills pour aller sur la célébrissime section de Goat Rocks. Pour nous, cela semble un peu trop organisé à l’arrache et temporisons.
Winchester rentre chez lui, Mary sa compagne est venue le chercher. Nous lui disons au revoir, bonne chance et surtout merci pour tous.
Vers 15 h 30, nous croisons Hélène qui arrive à l’instant. Nous l’avions perdu de vue depuis 1 semaine. Clément est reparti en France de Portland, ou elle est restée quelques jours. Nous lui proposons de se joindre à nous, car la hikeuse qui marche avec elle veut absolument continuer. Elle ne souhaite pas faire 3 jours de ravitaillement en 20 min. On peut comprendre. Nous voilà de nouveau à quatre. Nous espérons qu’un bus soit affrété pour aller à White Pass demain, à 3 h de route plus au Nord.
Pour l’instant, nous n’avons rien de très précis.
Ce soir, plus de 40 randonneurs errent en ville, et une vingtaine de tentes, dont la nôtre, se retrouvent dans le jardin d’un particulier. Surprenant et inattendu.
Mais les péripéties ne font que commencer.
23 h
Réveil en fanfare, on nous annonce un passage en niveau II, soit un risque de départ en moins de 30 minutes. Nous voilà à sortir de la tente, à refaire notre packaging et à nous préparer à une évacuation durant la nuit. Le feu n’est plus qu’à 4 miles, et a grossi de 1 000 hectares à 2 000 en quelques heures. Comme les vents tournent au nord-ouest vers 4 h du matin, dans l’axe de la ville de Trout Lake les pompiers ne veulent pas être en difficulté en devant organiser tout cela au dernier moment. On se recouche habillé, à même la pelouse. La nuit va être longue !
Trente minutes plus tard, branle-bas de combat, 4 véhicules nous attendent et nous filons 25 miles au sud. L’ordre niveau 1, Go now, est malheureusement tombé. Nous montons en moins de cinq minutes dans les camping-cars, 4*4 ou mini bus. L’ambiance n’est pas drôle. Nous avons une pensée pour les locaux qui partent, ne sachant point s’ils reverront leurs logements intacts.
Le conducteur de notre véhicule a fait la route depuis Portland pour venir aider. La solidarité n’est pas un vain mot ici.
Il nous dépose dans une ville inconnue, dans un jardin public, que la mairie met à disposition des hikers en pleine aventure du genre « Lost in Translation ». Nous nous retrouvons à monter les tentes à la frontale, en évitant des buses d’arrosages automatiques.
La blague est que celles-ci vont se déclencher une heure plus tard. C’est un grand moment pour ceux qui n’ont pas fait attention, qui dorment en cowboy camping, ou qui n’ont pas fermé leurs abris. En moins de cinq minutes, c’est un beau bazar, des affaires sont bien mouillées pour certains. Ça, c’est de la vraie aventure.
Demain, cela va être compliqué de remonter vers le Nord et White Pass. Nous verrons bien. Pour l’instant, on essaie de récupérer.
Go to Canada.
Bonjour Hélène toujours très intéressant les récits de votre périple et toujours de très belles photos même si en ce moment ce ne doit pas être facile avec les différents incendies. Bon courage pour la fin du circuit. A bientôt. Martine
Décidément,les incendies vous poursuivent,vous précèdent et vous arrêtent !à Guilers,nous n’en pouvons plus du temps médiocre mais,c’est sans conséquences. heureusement,la solidarité existe,les gens sont formidables .bon courage , nous pensons à vous.
Marie jo