33 km 1650 D+ 300 D- durée 12 h 00
Longue montée !
Les recommandations du jour sur le site du PCTA sont peu rassurantes : « People who are able to reach the PCT near Seiad Valley should take note of the very hot temperatures and potential for smoke. There’s a very large elevation gain as you head north from Seiad Valley. We recommend you start extremely early in the day and rest during the heat of the day. »
Déjà que la semaine passée nous avons eu chaud, il semblerait que cela soit encore d’actualité. Nous verrons bien. Cela ne pourra être pas pire qu’il y a 3 jours. Du moins on l’espère.
Nous quittons Seiad au matin, à 5 h 30. On sait que nous allons avoir une grosse ascension. En fait, c’est même simple, il ne va y avoir que de la montée. La bonne blague.
Comme nous ne voulons pas être en plein soleil, le choix est facile, il faut être tôt à l’œuvre et avancer vite, si possible. Afin de ne pas perdre de temps, nous décidons de longer le PCT dès son début à partir de Seiad en suivant la route forestière sur vingt kilomètres.
Nous avons été informés que le PCT chemine pendant un long moment sur une crête le long de Lower, Upper Devils peak, Kangaroo Mountain, Red Butte, et Cook Butte, plein est. Il est complètement exposé au soleil en raison des dégâts du Mc Kinney fire de 2022. Là-haut c’est terre aride, troncs d’arbres au sol et végétation de type Poison Oaks. Bref rien d’engageant.
Nous ne serons pas les seuls à emprunter la route. Nous croisons au col de Cook and Green pass d’autres hikers qui nous confirment que le PCT est bien moche et pénible. Cela nous conforte dans notre choix. En plus, ce sera l’unique fois où nous mangerons de framboises de tout le chemin. Incroyable, elles sont parfumées à souhait, de tailles plus ou moins grosses, et surtout pour certaines d’entre elles, jaunes. Cette variété, Golden Queen est présente en Amérique du Nord.
Au col, nous prenons le temps d’aller remplir les gourdes. La source est bien cachée, mais coule abondamment. Parfait.
Nous repartons en direction de Copper Butter, à 1800 mètres d’altitude. Nous allons poursuivre la crête pendant 5 km, sur une courte section qui prolonge la portion que nous avons évitée. Nous ne pouvons qu’apprécier de ne pas avoir dû marcher sur le PCT entre Seiad et le kilomètre vingt. C’est non seulement pénible, mais c’est sans intérêt et de surcroît casse-pattes du fait des arbres au sol, les fameux widows makers (faiseurs de veuves) qui sont lésions ici.
Les paysages sont maintenant ouverts sur l’horizon, mais restent malheureusement peu passionnants. Le sud est complètement opaque à cause des fumées du Shelly Fire, et au nord les collines de l’Oregon sont pour l’instant peu visibles.
Les températures sont chaudes, mais plus supportables, aux alentours probablement de 38 °C. L’annonce du PCTA arrive trop tard pour nous. Nous avons déjà subi et nous nous sommes acclimatés. Par contre, nous restons sur la même stratégie, vitesse lente et hydratation massive, toujours plus de 5 l par personne.
Aux kilomètres 31 nous perdons une vingtaine de minutes à trois à chercher la source. La localisation est des plus complexes, descendre une centaine de mètres et au niveau d’une prairie en pente, trouver une zone de boue. Effectivement, après être passés au moins 20 fois à côté nous finissons par enfin repérer les flaques et le mince filet d’eau. Une exploration solitaire doit être bien stressante.
Nous arrivons au camp site en fin d’après-midi. De nombreux hikers sont déjà présents. Nous retrouvons l’ancien groupe de hiker de Régis de la Sierra. Nous apprenons que Waddle et son compagnon ont repris le chemin. C’est cool pour eux.
Nous avons aussi droit à un moment improbable comme seul le PCT peut en offrir. Nous avions entendu parler d’une randonneuse avec un violon sur le PCT. Nous confirmons. Une musicienne professionnelle de l’orchestre philharmonique de Seattle est présente et répète ses gammes. C’est juste magique au milieu de cette nature immense.
Demain nous devrions rentrer enfin dans l’État de l’Oregon après une séquence chaotique due aux incendies et à la canicule ayant franchement perturbé la progression californienne.
Go to the North.