J79 Volunteer Peak vue de Benson Pass

26 km 1300D+ 1500D- durée 11 h 00

Grosse journée en perspective.

Nous avons deux points hauts à passer. La première est le col de Benson à 3100 mètres, le second est Seavey Pass à 2800 mètres d’altitude. C’est une étape qui sera sous le signe des montées et descentes. 

Nous nous levons tôt. Le vallon de Miller Lake est sous le givre et les températures ne sont pas bien élevées. Au-dessus de 3000 mètres, nous devons continuer à être habillés chaudement.

Nous partons vite, et plongeons dans le canyon de Matterhorn, point de plus bas de notre journée à 2400 mètres. Nous passons à gué Matterhorn Creek dans une prairie où la rosée du matin ajoute à la fraîcheur. Le fond de vallée est encore à l’ombre des sommets qui s’éclairent au levant. Ils nous dominent de plus de 800 mètres, et, le lieu faisant à peine 1 kilomètre de large, nous avons une impression d’être enfoncés au cœur du parc, minuscules humains de passage.

Nous bifurquons de nouveau vers le nord et remontons le torrent de Wilson que nous laisserons après trois kilomètres pour arriver à Benson Pass. L’ascension est raide et bien tonique. Heureusement, il est presque complètement hors neige, ce qui pour un col à 3000 m est nouveau. Pour le fun il reste juste quelques névés dans les derniers mètres. Depuis 1 mois, tous les passages d’altitude étaient encombrés. Du coup, la progression est rapide. Les paysages sont maintenant bien différents de la Sierra. Nous côtoyons des dômes granitiques qui occupent les vues dans toutes les directions. Les couleurs oscillent entre le gris, les ocres, les jaunes.

Nous rencontrons deux autres randonneurs au col. Cela ne suffit pas à diminuer la sensation de solitude extrême de cette partie du PCT. Nous sommes à la hauteur de San Francisco, et celle-ci est à plus de 100 kilomètres de notre position. Cela donne le vertige rien que d’y penser.

Nous avançons en rive gauche du lac Smedberg, sous Volunteer Peak, puis avons l’impression de plonger dans la vallée de Piute Creek. C’est un sommet magnifique, dont les faces grises dominent notre prochain objectif. Nous passons par un étroit corridor entre des blocs au pied de celui-ci. C’est une sacrée épreuve de navigation, car le chemin essaye de se frayer au mieux dans un environnant minéral sans concession. Le PCT est terrible, les lacets ultras serrés, et les rares banquettes de neige encore bien présentes sont casse-pattes. Nous voilà de nouveau ralentis. Il serait malvenu de se blesser ici et nous devons rester vigilants. Pas simple ce PCT. 

Nous faisons la pause déjeuner au kilomètre 19, et sommes rattrapés par Janet un peu plus lente aujourd’hui. Nous continuerons ensemble, c’est plus raisonnable. 

Nous reprenons notre périple et arrivons à Piute Creek. Surprise, plus de traces du PCT et, la forêt que nous devons traverser est infernale. Des troncs sont au sol, dans tous les sens, obligeant à jouer aux équilibristes. Pour compliquer le tout, deux passages de rivières sacrément long et bien profond sont présents. Par chance, nous suivons deux randonneurs qui viennent de retrouver le PCT après 20 minutes d’errance. Par contre, Janet s’égare trop au nord. Elle en sera quitte pour une sacrée frayeur. Après une demi-heure, nous la récupérons en pleurs, après avoir réussi à la guider à la voix vers notre position. 

Nous repartons pour une nouvelle montée le long d’un vallon raide sous Piute Moutain. La trace est complexe, alternance de millions de virages, bosses, descentes, compliquée par une neige persistante de qualité médiocre. Nous passons notre temps à compenser les pertes d’équilibre. Pour nous, en fin de journée, c’est rochers instables et glissades. Bref, nous n’avons pas encore fini de composer avec l’hiver.

Nous sommes enfin au col de Seavy qui doit être insignifiant au plus fort de l’été. Il n’aura pas été si facile pour nous.

Après plus d’une dizaine de torrents au compteur, nous plongeons dans Kerrick Canyon. Ceux-ci nous ont bien occupés, avec au choix deux méthodes de franchissement. La première, en mode tant pis, consiste à garder ses chaussures et espérer les sécher le soir. La seconde version, on enlève ses affaires, et on met ses sandales pour passer. En tout cas, cela nous aura bien fait réfléchir.

Nous trouvons après plus de 25 kilomètres un emplacement convenable pour deux tentes dans les pentes de Piute Moutain, en face de Price Peak. Nous sommes en forêt et étonnamment il n’y a pas trop de moustiques. D’autres randonneurs arrivent sur le tard. Cela nous rassure, ils sont dans le même état que nous : Exhausted !

Les journées commencent à être sacrément longues !

Demain, nous aurons à traverser tôt un torrent peu sympathique si l’on se fie aux commentaires de celles et ceux qui nous ont précédés : Kerrick Creek. On verra bien quand on y sera.

Keep Going and will see.

J80

Une réponse

  1. Bonjour ,
    Bon courage , les photos sont magnifiques….
    A plus BISES

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