J78 La rivière de Tuolumne

25 km 900 D+ 650D- durée 8 h 30

Moustiques.

Nous nous réveillons à 5 h, et quittons le campement à 6 h 30. Les forêts ressemblent à celle que nous avions croisée en toute fin du désert du Mojave. La journée devrait être tranquille, nous n’avons pas de col à passer, les traversées de torrents infernaux sont facilitées par des ponts. Le sol est sablonneux, arène granitique des sommets environnants et est agréable à marcher. Ce sera juste une longue randonnée dans les vallées du parc du Yosemite et c’est cool.

Nous commençons par longer la rivière Tuolumne, que nous franchissons à plusieurs reprises à l’aide de plusieurs passerelles en bois. Son débit est impressionnant et par endroit elle fait plus de 50 mètres de large.

Les sommets qui nous entourent ont perdu de leurs superbes pour s’appeler « dôme ». Nous passons ainsi entre Telemark, Cottage, PotHom et Doda dome. Ils sont tous arrondis par une érosion glaciaire qui a dû être conséquente. Les nombreuses cascades de Tuolumne Falls, portion situées après le pont qui permet d’aller de la rive droite à gauche, sont toutes plus belles les unes que les autres. Le débit de l’eau crée un aérosol permanent, qui compose avec les reflets du soleil du matin, en des arcs-en-ciel de toutes couleurs. On se sent plutôt privilégié d’être là aussi tôt. Bon, après il faut quand même se lever et accepter d’avancer Into the Wild.

Au sixième kilomètre, nous repassons la rivière sous la cascade White et filons plein nord dans Cold Canyon jusqu’au Lac Miller. Cold Montain nous surplombe de plus de 400 mètres et ses pentes sont des monumentaux toboggans granitiques lisses. C’est un vrai rêve éveillé de beaucoup de grimpeurs. Nous traversons plusieurs affluents sans difficulté aucune. Les alternances de zones étroites avec quelques torrents un peu plus énergiques et d’immenses prairies permettent de diminuer la monotonie de certaines sections. Nous avançons par moment intégralement en forêt sous un couvert végétal dense et parfois il n’y a aucune vue possible.

Par contre les moustiques sont de plus en plus nombreux et surtout affamés, obligeant à randonner avec les vêtements de pluie. Pas terrible. Mais bon, ils font partie de l’écosystème… tout comme nous. La pause sous Elbow hill est écourté, du fait de hordes qui se jettent sur nous. 

Aux dix-neuvièmes kilomètres, nous passons à gué Mc Cabe et Return Creek, avec de l’eau à mi-cuisse, pour nous engager dans Virginia Canyon. Le PCT donne vraiment l’impression de se faufiler par magie dans des vallées, qui vue de loin semblent toutes infranchissables. Nous remontons ensuite entre deux immenses sommets sans nom le long de Spiller Creek que nous quittons pour aller vers le lac d’altitude de Millet Creek à 2900 mètres. 

Nous avons un cadre alpin magnifique pour nous accompagner et malgré la présence de temps en temps de névés, nous sommes maintenant dans un environnement bien plus tranquille. Cela s’en ressent et le soir nous sommes moins fatigués, même si nous allongeons les distances.

Le site de campement est choisi un peu plus tôt que prévu, du fait d’un risque d’orage vraiment marqué. Le cumulonimbus qui nous surplombe et effrayant, d’un gris noir peu engageant. Au loin, les éclairs fendent le ciel. Nous préférons nous arrêter et monter la tente au sec. En pratique, nous aurons la chance de ne pas être arrosés, les nuages ne franchissant pas les sommets que nous avons croisés il y a quelques heures. Par contre plus au sud, c’est un festival de sons et lumières. Les dieux sont avec nous.

Demain, nous continuons en direction du col de Benson. La journée devrait être aquatique, en raison des nombreuses traversées de torrents en perspective.

Go to Canada.

J79

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