18 km 500 D+ 500D- durée 8 h 30
Col de Selden.
C’est l’un des derniers hauts cols de la Sierra à franchir. Nous continuons à avancer coûte que coûte vers le Nord. La neige est toujours présente. Heureusement il continue à geler au matin. En nous levant tôt nous pouvons profiter du gel de surface. Du coup, nous continuons à quitter le campement aux aurores. Le lever à 4 h 00 est pénible, mais salutaire.
Nous démarrons au matin, dans une lumière rosée qui éclaire les sommets lointains. Nous sommes vite au col, à peine deux kilomètres et 200 mètre de montée. Nous laissons le lac de Heat Lake sur notre gauche. Il est intégralement gelé, dans un cirque encaissé. Nous passons celui-ci et remontant droit dans un canyon entre des falaises d’une vingtaine de hauteur, entre les monts Senger et Hooper. Le PCT n’est plus visible et nous visons au mieux. Après une montée rapide dans un verrou rocheux, à peine quelques lacets et le col est franchi. Nous contemplons l’immense lake Dorothy.
Nous sentons que les difficultés de la Sierra sont derrière nous, il n’a pas l’ampleur des précédents. Par contre le cadre rocheux le rend assez singulier, et donne vraiment l’impression de quitter la haute Sierra. Nous attaquons rapidement la descente. Nous ne cherchons pas à suivra le PCT et préférons avancer en suivant la géographie locale au mieux. Nous passons ainsi entre les lacs Marshall et Marie, puis en suivant une vague sente en descente le long de la courbe de niveau nous entrons dans le vallon West Fork. Les traces vont dans tous les sens obligeant à être rigoureux quand au suivi de la carte et du GPS.
Le reste de la journée comprends comme à l’accoutumée un nombre important de rivières à franchir. Nous arrivons après 4 h 00 de marche à la jonction entre le PCT et le chemin qui monte vers le lac Lou Berverly Lake. Sur les informations communiqués par les prédécesseurs dans le topo, il est précisé que le franchissement de la rivière Bear est sportif, avec de l’eau jusqu’au nombril, voire davantage. Comme la fonte des neiges est importante, nous décidons de ne pas la franchir et de passer en hors-piste en rive droite de la rivière Fork, et de franchir plusieurs de ses affluents plutôt que son lit en aval.
La progression est réellement hors PCT et hors piste. Nous sommes en foret, au milieu de nulle part, à 3000 mètres d’altitude. En suivant au mieux les lignes de niveaux, et en évitant ce qui est décrit comme des falaises a l’aide du GPS, nous arrivons enfin sur les premier, deuxième puis troisième affluent. Le débit est important. Nous n’osons pas imaginer ce que doit être la force du courant de la rivière Fork une fois que celle-ci c’est vue augmenté de volume. Nous franchissons ceux-ci sans difficulté avec de l’eau à mi-cuisse. Après une heure de navigation nous retrouvons enfin le chemin Bear Creek Alternante Crossing Route, puis le PCT juste après le fameux site de passage annoncé comme dangereux. Et nous constatons… que cela aurait probablement pu se franchir*.
Le PCT n’est pas toujours aussi facile qu’imaginer et de temps en temps, il faut vraiment faire appel à d’autre talents que celui de marcher en suivant les marques sur les arbres.
Nouveauté annoncée mais toujours redoutée, nous subissons pour la première fois l’assaut des moustiques. Nous savons que dans les 15 jours qui suivent la fonte de la neige ceux ci vont commencer leurs deuxièmes vies. Et ben on y est ! Depuis 3 jours, ils sont sortis de leur torpeur et dans l’après midi ils passent à l’attaque. C’est une véritable expérience désagréable que de ne plus avoir un centimètre de peau exposé non piqué. Ils sont assoiffés et efficaces, à notre dépend. Il va être urgent de se doter d’anti moustique puissant.
Ma périostite, présente depuis le col de Mather Pass va me pénaliser plus que de coutume. Je n’avance plus aussi vite que souhaité. Les heures passées à marcher dans la neige n’aident pas à la cicatrisation. Le rythme de 10 miles par jour est parfait, mais je sens qu’au delà ce serait compliqué.. On verra s’il faut prendre 2 jours de repos à Mammoth Lake que nous atteindrons dans trois jours. L’étape de ce jour l’une des plus lentes que nous ayons faites. C’est une vraie découverte que de subir autant la nature !
Ce soir nous dormons en forêt, en présence de Janet, Benjamin, Chloé, Tamara et Anthony. Régis et IceBreaker on décidé de continuer vers Vermillon Valley Resort, et de faire une nuit en dure. Il reprendront le bateau sur le lac Thomas Edisson demain. Comme nous sommes autonome en nourriture nous n’ajoutons pas 20 kilomètres de mieux à l’aventure.
Keep Going
*Nous apprendrons plus tard que les membres de notre futur groupe de marche de l’état de Washington, Pierre et Hélène se seront fait emporter par la rivière. A postériori, nous avons fait le bon choix !