J124 Le hall de Timberline Lodge

Zero day.

Timberline Lodge.

Nous nous levons tranquillement et filons déjeuner en groupe en ville. Nous avons prévu de prendre le car vers 10 h pour aller à l’hôtel d’altitude ou nous avons réservé une nuitée.

L’objectif est d’être à poste pour aller manger au buffet à midi, à volonté (All-You-Can-Eat). La réputation de celui-ci est dithyrambique parmi les randonneurs du PCT.

Après une séance de recherche de bouteille de gaz, que nous trouvons dans un magasin de sport ou la vendeuse essaie de comprendre ce que l’on dit entre deux vapeurs de cannabis, nous nous trompons d’arrêt de bus sur les conseils embrumés d’un cerveau ralenti. Le chauffeur s’arrête quand même, mais nous fait la remarque. Il accepte de nous de nous prendre. Faire les benêts d’Européens cela sert !

Nous arrivons au terminus une vingtaine de minutes plus tard. Un brouillard à couper au couteau est présent. Difficile de reconnaître les lieux, pourtant si renommés. La mélasse bien dense créer une ambiance à la Shining. Cool ! Par contre, nous sommes surpris, nous pensions être sur le parking en face de l’hôtel, il n’en est rien. Nous découvrons que Timberline Lodge est une station de ski, et commençons par déambuler dans un couloir à côté des remonte-pentes.

Après 5 minutes, nous trouvons enfin l’entrée. C’est imposant. Nous montons les marches du respectable bâtiment. Il est de forme étonnante, en sceptre. Une immense construction centrale grise, hexagonale est flanquée sur deux de ses faces de longues bâtisses de 4 étages. Des drapeaux de différentes nationalités sont surmontés d’une croix en forme de boussole.

Le style presque protestant est austère et il est aisé de comprendre le choix de Kubrick. Le hall d’entrée est démesuré, en son centre une cheminée de pierre à 3 âtres est présente. La salle de repos, mezzanine de deux étages est encore plus grandiloquente. Nous retrouvons une deuxième cheminée identique qui court sur 3 niveaux, entourée, pour l’étage du bas d’alcôves dans lesquels sont réfugiés moult PCTistes. Au-dessus, les tables de restaurants sont toutes occupées. Nous ne sommes pas déçus, l’hôtel est effectivement hors norme.

Dans celui-ci se côtoie un joyeux mélange de PCT hikers trash, de skieurs en doudoune et chaussures fluo, d’enfants en tenue de bain, bonnets et brassière pour aller à la piscine. Les nageurs doivent circuler dans les couloirs pour en profiter.

Bref, un beau bordel baroque à l’américaine.

Après avoir récupéré les clés de notre chambre, nous descendons au buffet. Espérons que nous ne serons pas déçus. La réputation de celui-ci n’est pas usurpée. Enfin, pas de tacos, hamburgers ou french fries ! Pour 30 dollars, vous pouvez manger à volonté, fruits, légumes frais, haricots verts, courgettes, brocolis, polenta au fromage et pleurotes, porc à l’ananas, etc. C’est presque trop beau pour être vrai.

Honnêtement, c’est notre premier restaurant crédible depuis le début. Presque une anomalie dans ce pays, où, pour ce que nous avons pu consommer, la malbouffe est reine, avec quantité comme critère principal de satisfaction. Certains randonneurs avec qui nous discutons nous confirment que la viande a disparu des tables au profit de produits tous transformés. Certains steaks sont plus proches d’un mélange de graisse et de fibre de bambou que des vaches que nous croisons.

Demain, on espère un meilleur temps pour voir le Mont Hood et rejoindre la frontière entre l’Oregon et l’état de Washington en passant par Cascade Locks.

Keep Going

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