
24 Km 650 D+ 750D- durée 10 h 00
Crater Lake. Enfin !
Nous démarrons aux aurores pour une arrivée au village de Mazama que l’on espère vers 11 h 30. Il est situé au pied du gigantesque volcan qu’est Crater Lake. Celui-ci est difficile à appréhender tellement il est imposant, dix sur huit kilomètres pour une profondeur de presque 600 mètres. C’est juste stratosphérique. Ce qui est sur aussi, c’est que c’est une destination touristique majeure des USA.
Pour nous, c’est une étape obligée du chemin, même si officiellement le PCT ne passe par sur le trail qui fait le tour de la caldeira. Il reste sagement dans la plaine 300 mètres en dessous de ce qui est une des plus belles vues de l’aventure. La sale blague. Nous sommes toujours étonné de cette philosophie discutable de s’éloigner des sites touristiques en détournant les randonneurs. C’est une hérésie invraisemblable, comme si, 600 hikers par an pouvaient abîmer un lieu ou se presse plus de 400 000 personnes par an.
En pratique 100 % des PCTistes font le passage par le Rim Trail. Avant d’arriver à la route qui croise le PCT, nous avons le privilège de marcher dans ce qui a été l’enfer d’un ancien incendie. Le sol est complètement stérilisé, chaotique, et cela une ambiance de fin du monde désagréable. C’est moyen pour rester motiver.
Heureusement, les paysages d’arrière-plans sont plus engageants et surtout la Caldera de Crater Lake est en vue. On ne réfléchit plus, on fonce. Hélène au passage d’un widow maker réussi l’exploit de perdre l’équilibre. De loin, cela ressemble à un énorme champignon de cendres et de suie qui brutalement se réveille. À 50 mètres, elle est devenue invisible dans un superbe nuage poussiéreux. Je ne peux m’empêcher de me moquer, surtout qu’elle ne s’est pas blessée. Si avant la chute elle était sale, après elle est déguisée en tronc d’arbre mort, couverte de noir sur les jambes et intégralement grise. La classe.
Au kilomètre douze, nous croisons le panneau qui marque officiellement notre entrée dans Crater Lake National Park. Le moment est sympa, et important.
Nous arrivons vers midi au restaurant Annie Creek. L’objectif est triple, manger, voire si nous pouvons profiter une douche et obtenir les informations pour aller chercher le permis pour dormir ce soir au bord du cratère. Deux seront faits aisément avant 15 h, simples et efficaces. Par contre, nous apprenons que le camping de Mazama n’a pas d’eau chaude.
Nous croisons Régis, il reste pour se laver, il se sent vraiment trop sale. Il nous rejoindra au couchage tantôt. Tant pis, on continue, et allons au poste des rangers pour être en règle. Deux stops de véhicules sont nécessaires, mais cela se fait sans difficulté, le lieu étant archi touristique, nous attendons à peine 10 min à chaque fois. Le soir nous découvrirons que nombres hikers ne font pas l’effort de se signaler. On n’a pas bien réussi à savoir ce qu’il en était réellement. Dans le doute on a préféré rester rigoureux.
Nous arrivons en milieu d’après-midi, nous sommes déposés au parking Rim Village Café, et faisons les badauds en faisant le tour de la Caldera par l’ouest. Le site est extraordinaire. Le lac est immense et la présence d’une deuxième cheminée volcanique, sous la forme d’une île, Wizard Island, est absolument magique. Les couleurs, comme pour beaucoup de volcans, alternent les rouges, noirs, jaunes, ocres, le tout étant renforcé par le contraste des flots d’un bleu profond. C’est plein de touristes, mais l’espace est tellement grand que cela n’est pas pesant. Quelques névés sont encore présents, mais sont à distance du trail.
Nous sommes enfin au campsite. Il est parfait, les emplacements sont immenses, l’eau est abondante et claire. Les moustiques sont absents. Nous sommes installées à côté d’une Day Hiker, impressionnée de notre périple. Elle finit son séjour et nous donne de la nourriture qu’il lui reste. Sympa.
Nous avons eu droit à une étape d’été magnifique sur ce PCT, et le moral est remonté au pic. Arriver en 5 jours a été laborieux, mais renforce d’autant la satisfaction d’être enfin ici.
Demain ce sera une journée ravitaillement. Il semble que le passage par la ville de Chelmut est compliqué. On verra bien.
Keep going