
34 km 900 D+ 850 D- Durée 10 h 30
Bis repetita.
Nous savons que nous allons avoir une journée identique à la veille.
Il y a peu de gros dénivelés, même si nous aurons 500 mètres en montée dans l’après-midi. Le chemin serpente sous des futaies le long des collines du sud de l’Oregon. Il y a toujours aussi peu de vue. Les forêts sont majestueuses, certes, mais cela compense peu et une certaine lassitude s’installe. Les pins sont omniprésents et cachent les rares panoramas sympathiques qui sont distillés au compte-gouttes.
On a l’impression que le PCT a été tracé pour que l’on ne puisse rien découvrir. Frustrant. On passe à moins de 50 m de lacs… que l’on devine plus qu’on ne les aperçoit. Ainsi, après être allé au matin faire notre ravitaillement au Wild Cat camping Area, nous longeons l’immense lac Howard Prairie du kilomètre 12 au 14. Incroyable, on l’imagine de temps en temps au travers des arbres, mais on s’obstine à marcher désespérément derrière la route Willow Creek Road à distance.
Bref, une première partie de l’Oregon qui n’incite pas à l’enthousiasme. Il faut dire que la comparaison avec certains paysages rencontrés sur le PCT, et en particulier ceux de la Sierra Nevada, n’est pas à l’avantage de ce que nous découvrons.
La bonne nouvelle est que nous sommes rodés à la gestion des points d’eau, qui, même si elle reste critique, ne nous pose pas de difficulté. La dette hydrique peut être catastrophique ici aussi, malgré la présence de l’ombre des arbres. La chaleur oblige à s’hydrater, au moins un 1 litre tous les 5 km. Avec des distances de 5 à 15 km entre les fontaines, nous calculons à chaque ravitaillement ce dont nous avons besoin. Nous nous forçons également à appliquer le conseil d’un ancien hiker, toujours arriver sans eau à la source et bien boire ce qui reste dans les bouteilles. La technique est redoutable, mais il faut le faire avec parcimonie, ni trop tôt ni trop tard.
Du lac Howard Prairie, nous attaquons la longue montée du jour, sur presque 10 kilomètres le long de Brush mountain, puis vers Old Baldy. Dans la descente de celui-ci, nous croisons une route, la cr 533, perdu au milieu de nulle part. Nous quittons celle-ci et replongeons dans l’enfer vert. C’est effrayant, après chaque arbre, il y a encore… des arbres. Sérieuses, jamais elles ne s’arrêtent ces forêts !
L’autre fait du jour, c’est la chance d’être dans une bulle qui nous préserve des feux. Sur l’application Watch Duty, il y des incendies, à l’est, l’ouest et au sud. Rien devant nous, une aubaine qui nous permet d’avancer à l’abri des fumées. Pour la montée vers le nord il n’y a actuellement pas de points rouges sur le tracé. Alors, on fonce.
Nous arrivons plus tôt que d’habitude, en ayant marché deux heures de moins pour la même distance, à South Brown Mountain Shelter. Le refuge est bien vieux, et n’incite guère au couchage. De nombreux hikers sont déjà là. La présence d’un puits artésien que nous activons en faisons de grands mouvements de ballants bras sur une antique pièce métallique n’y est probablement pas pour rien. Nous en profiterons, comme d’autres pour faire une toilette bien méritée.
Demain on file vers des zones plus exposées et hors forêt, sur des flancs volcaniques sur 15 km environ. Nous nous lèverons tôt pour passer cette section avant les grosses chaleurs. Normalement les températures devraient aussi baisser, aux alentours de 37 °C. On verra.
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