J107 Siskiyou Forest

31 Km 900 D+ 900D- durée 11 h 30

Journée compliquée.

Nous avons bien dormi au camping de Jackson Wellsprings.

Malgré une population bien différente, notamment un nombre important de sans domiciles, entre Hobos et Americans Nightmare qui se sont levé tôt pour ne pas devoir s’acquitter de la nuitée. La bonne chose, c’est qu’ils nous ont communiqué le code des douches et des toilettes, qui sont payantes. Par contre, nous apprécions peu l’odeur d’hydrogène sulfuré qui s’échappe des eaux chaudes. Elles sont thermales et cela sent sévèrement l’œuf pourri !

Le chauffeur Uber est à l’heure, et nous bénéficions d’un transport sympathique. Il efficace, mais peu loquace. Régis, Hélène et moi démarrons sur le Trail à 7 h 30, après une localisation sans difficulté du PCT, malgré une adresse imprécise communiquée au conducteur. Nous quittons la route 273, et entrons immédiatement dans le vif du sujet.

Nous allons côtoyer les Siskiyou mountains pendant toute la journée. Il fait une chaleur moite plus pénible que celles des étapes passées, et sommes assommés par l’absence d’air, qui empêche toute progression efficace. Heureusement, le chemin est bien tracé, alternance de petites montées et descentes. Nous sommes malgré tout obligés de ralentir, et de reprendre la même stratégie que précédemment. Dommage, nous espérions avancer plus rapidement.

Depuis des semaines, un nombre important de hikers nous vendent du rêve. Vous allez voir, l’Oregon c’est plat. Le PCT va être facile et vous allez marcher vite. Cette blague ! Nous avons connu, sur le nord Californie, des journées plus roulantes. Et ce d’autant plus, qu’il y avait moins d’arbres en travers du chemin, qui semble moins bien entretenu.

Nous croisons le sommet basaltique Pilot Rock. Les traits verticaux noirs offrent une vision tout en contraste avec le mont Shasta, qui loin au Sud émerge des volutes des fumées du Sheryl Fire. Le panorama est magnifique et nous prenons le temps, malgré la chaleur, de contempler l’immense vue devant nous. Nous regagnons le chemin et suivons une crête boisée, qui dessine de Porcupine mountain, en passant par Little pilot Peak, Hobart Peak, jusqu’à Green Springs mountain un gigantesque arc de cercle vers le nord. 

Le poids des sacs nous pénalise. Ce n’est pas simple et les épaules recommencent à souffrir. Cela n’était pas arrivé depuis longtemps. Malgré tout, nous réussissons à avancer et nous parvenons même à profiter des rares paysages. Les collines au loin sont couvertes d’une végétation de type méditerranéen, très proches visuellement de celles du sud de la France. De nombreux chênes verts, des pins de taille normale, des herbes rases et sèches, jaunis par la canicule et enfin des grillons agrémentent notre journée. Je fais peu de photos néanmoins, car les paysages restent monotones. 

Au kilomètre 26, je descends seul vers Keen Creek Reservoir pour filtrer plus de six litres d’eau, en suivant la route OR 66. Sur le topo, l’approche du petit lac n’est pas très claire. Point n’est grave, je décide de foncer droit dans la pente, au niveau d’une zone moins raide. C’est efficace, je suis vite au bord, dans une étroiture rocheuse. Par contre, pas de bol, je ne vais pas pouvoir m’éloigner du cadavre de cerf qui se décompose à moins de cinq mètres ! Les berges autour de moi sont bien inaccessibles, sauf à remonter et refaire plus de 500 mètres. Tant pis, je filtre et me nettoie bien les mains au gel Hydro alcoolique. Je croise les doigts pour que cela soit efficace.

Je retrouve Hélène qui a vu passer deux, trois randonneurs. Ils ont décidé de ne pas s’arrêter et feront de l’eau dans 10 kilomètres. Régis est aussi présent. J’avais anticipé sa venue et je lui donne deux litres.

Nous repartons, mais nous avons du mal à apprécier ce début d’Oregon. On sent qu’il va falloir mentalement rester concentré sur cette traversée qui s’annonce pour l’instant peu passionnante.

Nous réussissons à faire du stop pour être amenés sur un couchage hors PCT que nous avions repéré, près de Hyatt Reservoir. Le Pacific Crest Trail Walking campsite est immense, et en travaux. C’est un bazar sans nom. Après cela fera l’affaire. Un autre randonneur, Jolly est présent. Nous l’avions déjà croisé il y a… 2 mois. 

Au loin, au bord du lac, une soirée techno nous accompagne de basses assourdissantes. Vive l’Oregon !

On verra bien la suite.

Keep Going. 

J108

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