J87 La future étape au loin vue du ponton de Soiuth Lake Tahoe

South Lake Tahoe

Pas de kilomètre.

Zero day et cicatrisation

Aujourd’hui est un samedi de repos et d’achats divers et variés.

La veille, après quelques pérégrinations nous avons fini par réussir à récupérer notre colis qui avait été posté de Kennedy Meadows South. Après avoir réussi à trouver un hôtel dans le centre de South Lake, nous faisons un deuxième tri et rangement des affaires. Nous avons mis de côté tout ce qui ne nous sera plus utile après la Sierra, crampons, piolets, mérinos chaud, chaussettes étanches, etc. Nous refaisons un deuxième paquet et envoyons celui-ci à la mère d’IceBreaker. Nous le récupérons dans 2 ou 3 mois. Merci à elle.

Le soir nous retrouvons Régis, qui nous raconte ses péripéties et son craquage de sortie. Ce soir, le moral est meilleur et il est prêt à repartir. Cool

Au matin, après un déjeuner dans the place to be, le Red Hut Cafe, immense restaurant ou les Américains se réunissent par centaine pour manger, nous filons acheter de nouvelles chaussures pour Hélène. Le magasin Sport Ltd, dans la rue qui prolonge notre hôtel, dans le village Center a la marque Topo. Top.

Nous trouvons la bonne taille pour qu’Hélène reparte sur le chemin sans trop souffrir et surtout ne plus aggraver sa périostite avec la languette. Nous prenons aussi des manchons de compressions pour chevilles. On croise les doigts pour que cela permette de calmer les douleurs.

La visite de la ville ne présente pas d’intérêt particulier. Elle est archi touristique avec visiblement une frange d’ultra riche, et est essentiellement tournée vers son immense et magnifique lac. Dans les transports en commun, nous discutons longuement avec un américain, sans le sou, qui veut quitter l’agglomération. Pour lui, le rêve américain est mort. Il est devenu SDF du fait de la saisie de sa maison, et des prix devenus délirants de l’habitat californien. Il reproche au maire de privilégier les riches. Le capitalisme est ici aussi à croquer ses pauvres. Et effectivement, l’ambiance est particulière. La ville n’est que grosse voitures, édifices cachés aux regards, et surtout tarifs… prohibitifs.

Dommage, vivre dans ce coin verdoyant de la Californie doit être plaisants, sous réserve de pouvoir être dans la bonne strate sociétale, en y affectant beaucoup d’argent. Pour nous, c’est bien loin de l’esprit du PCT. Nous ne regretterons pas de quitter la ville. Dans toute la mesure du possible, notre place est sur la piste !

Ce soir nous mangeons avec Janet. Elle a proposé aux autres membres de la Team Fantastic de venir. Nous ne serons que trois. Dommage. Nous prenons une table au Base Camp Pizza and co (si, si cela existe) et retrouvons celle-ci. Elle est accompagnée d’un hiker du trailname de Skywalker. Nous avions déjà évoqué sa mésaventure. Il s’était luxé l’épaule sur le San Jacinto dans la neige et sur la vidéo de treuillage… il marche. Comme quoi, un surnom ne tient pas à grand-chose. 

Nous prenons le temps d’une longue discussion avec Janet. Sa fille, trentenaire est en fin de vie d’une maladie chronique. Elles s’étaient promis de se retrouver à la fin du PCT. Janet a eu des nouvelles sombres, et me demande mon avis du fait de mes connaissances médicales. Je suis clair avec elle, sa place est auprès de sa fille qui est mourante. Celle-ci ne veut pas que Janet quitte le PCT, car elle sait ce que cela signifie. Ce sera l’arrêt du voyage pour Janet, mais surtout le début d’un autre voyage pour elle. Janet va essayer d’aller au plus loin sur le chemin, mais nous ne sommes pas dupes. Elle n’ira pas au bout du PCT cette année. 

Nous prenons le temps d’adieu, à la fin du repas, que nous pressentons comme définitif. Une incroyable aventure humaine de 2 mois avec une femme hors norme se termine. Janet est, et restera pour nous la belle personne des USA. Son surnom de Shepard est sa plus éclatante carte de visite. See you soon.

Go to Canada. 

J88

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