J85 En montée vers un col sans nom sous Reynolds Peak

33 km 1100D+ 1200 D- durée 10 h 30

Journée… longue.

Plus de 30 km au compteur, avec comme hier peu d’ampleur dans les raidillons ou descentes, par contre, on passe son temps à les enchaîner. Et à la fin de l’étape, on sent bien ses cuisses !

Nous démarrons aux aurores et poursuivons la montée de la veille le long de Ebbetts Peak.

Au niveau du col du même nom, nous traversons la route CA 4. C’est étonnant, nous avons l’impression de débarquer sur une autre planète. Nous retrouvons la civilisation sans préavis. Nous fuyons celle-ci derechef. Nous apprendrons plus tard que Régis, quittera le PCT sur un coup de tête juste ici, pour aller à South Lake Tahoe.

Nous sommes en forêt et les arbres sont de tous types, pins, majoritairement, mais aussi petits chênes, et essences inconnues. Dès que nous remontons en altitude, ce sont les pins qui prédominent. Ils arrivent à pousser dans des pentes et des falaises invraisemblables. Nous sommes avançons en zone volcanique, avec le panel complet des minéraux possibles, pierre ponce, pudding, cendres, coulée basaltiques, etc. C’est réellement étonnant, nous n’avions pas imaginé rencontrer ces paysages aussi tôt sur le PCT. Dans les espaces rocheux, la végétation est plutôt rase. Seul, quelques pins Brittlescone multi centenaires semblent trouver ici un terrain propice pour croître.

Les panoramas sont maintenant très ouverts et nous avons enfin des vues plus larges que juste la rive d’en face de la vallée dans laquelle nous randonnons. L’alternance de collines en herbes ou de forêts desquelles émergent les cônes volcaniques modifie l’horizon à chaque instant et rend les montagnes russes moins pénibles. 

Au dixième kilomètre, nous passons dans Raymond Meadows, sous Reynold Peaks. Çà et là quelques névés obligent à louvoyer pour ne pas glisser. Dans la prairie, nous assistons à notre deuxième printemps, après celui du désert. C’est une multitude de fleurs en tous genres. Nous croisons même une plante unique de couleur fuchsia en forme d’asperge, endémique. Elle vit en symbiose avec le mycélium de champignons, ce qui lui permet de ce nourrir de la photosynthèse des pins. Qu’elle soit hallucinogène ne nous surprendrait pas. 

À partir de ce moment, nous allons faire un immense tour de plus d’un trois quarts de cercle de presque quinze kilomètres autour d’un sommet de plus de 3000 mètres, Raymond Peak. 

Nous faisons la pause de midi avant de passer la difficulté du jour. Nous avons vu dans le topo que dans la partie nord de Raymond Peak les pentes se frayent un chemin dans une falaise. Il semble qu’au sortir de celle-ci persiste un névé, « steep traverse », au vingtième kilomètre. Effectivement, il y a encore de la neige. Le premier et deuxième sont insignifiants. Le troisième est un toboggan. Il s’agit de descendre sur à peine quelques mètres, et les possibilités de s’arrêter sont faibles. Il y a juste une zone d’éboulis dans l’axe et après c’est une longue chute libre pour finir dans un chaos rocheux. La trace de glissade d’un randonneur met dans l’ambiance. C’est un coup à vraiment se faire mal !

Nous apprendrons bien plus tard que c’est Jana avec qui nous avions fait une pause au Mini Petting Zoo il y a 2 mois qui a chu. Elle en sera quitte pour une entorse et une sacrée peur. 

Nous retrouvons Janet au lake Tamarack, puis passons une autre route, qui amène au Lower Lake Campground. Il y a beaucoup de voitures et nous ne traînons pas. Nous remontons 250 mètres dans les pentes de Nipple mountain, à rebours des randonneurs du jour qui descende. C’est aussi cela le charme de la marche itinérante, rester sur le chemin quand tout le monde rentre.

Mauvaise nouvelle, Hélène a une périostite au tibia gauche. Pour l’instant elle arrive à avancer, mais cela devient de plus en plus douloureux. On verra au réveil. 

Ce soir, nous posons notre tente dans un espace rocheux granitique de la plus belle forme qui soit, dalles plates entourées de pins immenses.

Demain, on continue vers South Lake Tahoe. Nous espérons y être dans 2 jours pour récupérer notre colis envoyé depuis Kennedy Meadows South.

Keep Going.

J86

Une réponse

  1. Salut, salut !
    pas de nouvelles depuis 5 jours ! On va finir par s’inquiéter au 36 !
    Bizh à vous 2 depuis le fin fond d’une nuit en SAUV
    Anne-Do

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