J8 Vallée de San José et Montezuma Road

24 km 400 D+ 750 D- durée 6 h 00

Nous sommes nombreux ce matin à nous préparer au lever du soleil.

Certains ont déjà rangé leurs affaires, notamment ceux qui ont dormi en « Cowboy Camping ». Beaucoup d’Américains pratiquent ce mode de couchage qui peut sembler extrême à nos yeux d’Européens. Il consiste juste à poser son matelas au sol, sans tente. Simple et efficace. Autre culture, et autres voyages. Nous, nous sommes juste trop peureux des risques théoriques liés à la faune. Une araignée dans le duvet… horreur !

La journée est agréable. Le PCT continue à longer l’immense vallée de San Felipe. Nous attendons avec impatience le moment ou nous quitterons les flancs arides du Mt Grapevine et les collines de San Felipe. Cela fait trois jours que nous sommes dans la même vallée et une certaine monotonie nous gagne. Le franchissement d’un petit col vers 11 h 00 nous fait changer de vue et découvrir la vallée de San José. Nous commençons à longer la frontière sud de la réserve indienne de Los Coyotes, dans d’immenses plaines ouvertes et habituellement désertiques. Ce jour, c’est plutôt grandes herbes et tapis de fleurs à profusion.

C’est une chance d’après les locaux, la quantité d’eau est cette année exceptionnelle et les conditions de marche sont clémentes. Nous, nous savourons ce désert qui est une ode à la vie, avec de nombreuses prairies verdoyantes, cactées et flores éphémères. C’est difficile d’imaginer ces lieux aux pires heures de canicule estivale.

Nous arrivons vers midi à la route Montezuma Valley Road à Eagle Rock Trail Head, après avoir franchi 100 miles. Après une courte attente, nous sommes pris en stop pour nous rendre au lieu dit Ranchita Bodega. Normalement, le ravitaillement se fait au Montezuma Valley Market, mais celui-ci à brûler en avril 2021. Après une campagne de financement sur GofundMe auprès des hikers celui-ci a pu renaître de ses cendres, dans un espace hiker-friendly complètement adapté aux backpackers. Nous ne pouvons qu’apprécier, car il n’y a aucune ville à proximité permettant de réellement s’approvisionner. Nous prenons le temps des achats pour les prochains 125 kilomètres, soit cinq jours de nourriture.

La pause repas en compagnie d’autres randonneurs comprend classique nouille chinoise et omelette au barbecue. Un vrai bonheur gustatif après ces premiers jours alternants lyophilisés et Junk Food local. Nous en profitons aussi pour réserver à plusieurs une nuitée au lodge « Mini Petting Zoo ». Puma et Pusher plus lent verront s’ils peuvent nous rejoindre. En effet Pusher doit, fait extraordinaire, soutenir sa thèse de science fondamentale dans quelques jours. Il doit donc sortir du chemin, trouver une connexion internet digne de ce nom et se préparer. Inconcevable en France, de passer sa soutenance en visioconférence. Nous avons à apprendre des Américains dans certains domaines ! Une autre hikeure, Jana se joindra peut-être à nous.

Nous sommes de retour sur le sentier en début d’après-midi, en direction de la ville de Warner Spring. Nous marchons plus laborieusement les sacs étant redevenus lourds, mais apprécions les immenses plaines herbeuses, qui ondulent au gré du vent. Nous sommes en plein Western hollywoodien. Ne manque plus que chevaux, cowboys, Indiens et le tableau serait complet.

Les traces de pumas, endémiques dans la région, sont nombreuses et récentes sur le PCT. Leurs tailles laissent augurer de la grandeur des félins. Nous nous contenterons d’imaginer. Nous croisons aussi un nombre incroyable de lièvres, écureuils et souris. La faune est peu sauvage et ne s’enfuit que peu à notre passage. Nous ne verrons pas non plus de serpent ce jour. Trop froid peut-être, car il ne fait pas beaucoup plus de 14 °C au soleil.

Nous arrivons vers 16 h 00 à Eagle Rock, lieu sacré des Indiens et mythes PCTiste par excellence. Il est un des moments forts du PCT, rendant concrète une avancée qui est difficile à appréhender. Nous sommes aussi surpris, car dans nos esprits Eagle Rock était plus au nord. 

Nous atteignons en fin de journée l’emplacement de camping que nous avions repéré sur la carte, dans le petit canyon de Canada Verde. Pas d’autres randonneurs, et surtout une place immense, protégée par des arbres avec rivière en contre bas. Nous montons les tentes rapidement pour nous réchauffer. Nous aurons, pendant le repas, la surprise d’avoir la visite d’un couple de dindons, ou Turkey, sauvages d’Amériques. Bruyant, et étonnant.

La nuit s’annonce froide, la météo prédisant un épisode neigeux vers 3 h 00 du matin. Effectivement les températures baissent drastiquement.

Nous avons bien fait de réserver pour demain. Nous ne traînons pas trop et sommes à dormir à 20 h 00.

Good night and keep going.

J9

 

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