J7 Anza Borrego

22 km 700 D+ 300 D- durée 6 h 30

Nous nous levons vers 7 h 00 après une nuit tranquille.

Les températures sont douces au matin. Cela augure d’une journée que nous espérons supportable. Il faudra être attentif, le chemin est exposé au Sud Ouest. Associée à cette exposition solaire permanente, l’absence d’eau va être un point de vigilance constante. L’étape parcourt les flancs du Mt Grapevine au-dessus de la vallée de San Felipe. Les couleurs du désert sont toujours aussi bluffantes, pastels de vert sur une terre ocre, sable mordoré dans les fonds de talweg, cactées et herbacés couvrant les zones ou la vie est possible. Les granits hésitent quant à eux entre les beiges, roses, ou jaunes, en fonction de leurs lointaines origines géologiques.

Par contre le chemin rend fou, tellement de tours et de détours que vous voyez les hikers qui ont cinq kilomètres d’avance sur vous à cinquante mètres de dénivelé au-dessus de vous dans les lacets en monté. Étonnant de pouvoir discuter avec eux alors qu’ils sont justes à une heure de marche devant vous  !

Mais bon, au moins on profite du paysage.

Après quinze kilomètres nous arrivons à un croisement ou nous signons un registre de passage. Cinq cents mètres en contre bas de celui-ci, nous allons à notre première « water cache ». Il s’agit d’emplacement judicieusement choisi pour leurs accessibilités ou des trails Angels viennent déposer des « gallons » d’eau. Ce sont des lieux de vie salvateurs pour tous les randonneurs sur cette section. Leurs utilités est clé, car nous ne verrons pas une seule rivière pendant plus de cinquante kilomètres. Nous prenons le temps de nous reposer à l’ombre, de boire, et de manger le repas de midi. Nous sommes une petite dizaine à profiter de l’instant.

Pour la suite de la randonnée sur cette section, il faudra non seulement être parcimonieux sur l’hydratation, mais aussi être attentif à ne pas couler une bielle avec ce soleil direct. Bref boire, mais pas trop. Exercice délicat s’il en est, en effet malgré seulement les 20 °C annoncés à l’ombre, le ressenti est nettement plus élevé dans les fonds de canyons, en l’absence de vent.

Sinon, pas de rencontre avec les hôtes du coin, les serpents sont restés cachés. Tant mieux.

Au soir, nous dormons sur une épaule sablonneuse à flanc de montagne, entre des arbustes, en balcon au-dessus de la vallée que nous avons longé ce jour. Nous sommes nombreux, les lieux de couchages étant rares. L’ambiance est étrange. Nous sommes à la fois à faire parties du groupe, et un peu à part. La barrière de la langue est présente, certes, mais nous percevons aussi comme un relent malsain de compétition. Certains hikers continuant à se jauger les uns et les autres. On verra bien la suite. Pour le moment on s’occupe de fixer convenablement la tente, le lieu étant exposé aux vents, et nous savourons cet instant de repos.

Demain, la journée comprend un passage par le lieu dit Ranchita Bodega ou nous nous ravitaillerons pour les étapes suivantes. Nous prendrons aussi le temps d’aviser pour les prochains kilomètres. Dans deux nuits il neigera, c’est maintenant une certitude. Il nous faudra, avec Puma, Pusher et Régis discuter « Near Zéro ». Nous avons deux choix, rester sur Ranchita, ou aller à la ville de Warner Springs, treize kilomètres plus avant, et trouver un logement où nous pourrions dormir au sec afin de laisser passer la tempête, faire notre première vraie lessive (sic..) et se laver. On avisera demain.

Will see and keep going.

J8

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