J42 Au loin le Mojave

26 km 700 D+ 900 D- durée 6 h 30

Il n’y a plus de vent.

La nuit a été des plus agréables. Avec la fatigue de l’étape de la veille, nous avons dormi comme des enclumes.

Nous sommes maintenant obligés de mettre les réveils, sous peine de ne plus nous éveiller. C’est bon signe. Nous entendons celui-ci à 6h00. Le soleil n’est pas encore levé. Dès que nous sortons de la tente, celui-ci vient nous réchauffer. Hier soir nous avons positionné plein est notre abri afin de bénéficier des premiers rayons du matin. L’initiative fonctionne et est appréciée.

La journée s’annonce sous de bons auspices, et ce sera le cas. Après un déjeuner rapide, et un rangement efficace des affaires, nous démarrons avec célérité. Nous faisons les premiers kilomètres en étant prudent. Il ne nous reste plus beaucoup d’eau. Bonne nouvelle, nous n’avons pas fait d’erreur d’évaluation des quantités nécessaires à la progression. Nous arrivons à la fontaine avec un fond de bouteille, mais pas à sec. Après plus de trente kilomètres, c’est appréciable. Nous y retrouvons Janet. Cela fait une heure qu’elle filtre. Elle a opté pour un dispositif de petite taille, le même que celui que nous avions au début. Pour être honnête, on s’en est vite débarrassé. Son débit est trop faible pour les quantités importantes que nous avons à nettoyer, et perdre une heure de temps,  juste pour 30 grammes de plus dans le sac à dos est pénible. Elle finit son pensum du jour en utilisant le nôtre.

En discutant, elle nous confirme qu’elle n’a pas trouvé l’emplacement la veille et a dormi un mile plus loin. Nous décidons de répartir en groupe et quittons le point d’eau salvateur bien chargé, soit six litres pour moi  et trois litres pour Hélène. Le reste de la journée et une partie de la matinée de demain seront sans sources. Il est important de ne pas faire d’erreur. Nous payerions celle-ci cash !

Le chemin poursuit sa lente progression dans les collines. Celles-ci ressemblent par moment à s’y méprendre au sud de la France : nombreux chênes verts, prairies verdoyantes et quelques pins. Étonnant. L’omniprésence des yuccas nous ramène rapidement à la réalité du PCT. Dès que nous quittons les forêts ombragées, nous sommes dans un désert. Le soleil est impitoyable et les montées sont moins toniques. Nous recommençons à avoir chaud. C’est top.

Nous sentons aussi l’influence de la Haute Sierra plus au nord, le chemin se fait plus alpin. Les lacets sont plus proches et les pentes qui dominent les innombrables canyons ne surplombent plus le Mojave, mais des sommets plus bas. Le PCT louvoie entre chaos rocheux, crêtes et petits cols.  

Il n’y a plus un nuage dans le ciel et les couleurs sont tranchées. Le bleu sur l’horizon vient prolonger le vert fluo des prairies qui sont à leurs apogées. On devine comme une espèce d’urgence pour la végétation de devancer les prochaines températures caniculaires. 

Nous arrivons dans l’après midi, à la zone de campement où sont déjà présents des randonneurs. Le pré est immense, ombragé, plat. Moults espaces de couchage se sont créés du fait du passage de nos prédécesseurs. C’est LE spot de rêve. Nous serons nombreux ce soir, une dizaine de hikers vont s’y arrêter. Vu la qualité de l’endroit, c’est logique.

Jana arrive, ainsi que Régis quelques heures après notre installation. Un couple de Français nous rejoint aussi, sur le tard. Benjamin est breton de Vannes, Chloé parisienne. Ils ont pris une année sabbatique et étaient en Amérique du Sud avant de démarrer le PCT. En pratique cela fait beaucoup de Bretons sur ce PCT.

Après le repas, il y a conseil. Jana n’a toujours pas de trail name et Janet a décidé de remédier à cela. Après un Brain storming collectif, celle-ci deviendra officiellement Wild Flower, eu égard à son carnet d’aquarelle de fleurs qu’elle complète au fur et à mesure de son aventure. 

Demain,  nous poursuivons la lente avancée vers le col de Walker Pass.

Go to Canada.

J43

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