14 km 750 D+ 200 D – durée 4 h 00
Nous nous réveillons sans alarme.
Nous sommes, après un mois, tellement habitué à être debout à 6 h 00, que les charmes d’une grasse matinée sont inexistants. Dès les lueurs de l’aube, nous ouvrons les yeux. Nous hésitons à nous lever, entre 6 h 00 et 7 h 00. Nous procrastinons et finissons par aller déjeuner, en présence d’autres hikers.
L’absence de pression est appréciable. Nous n’avons pas de tente à démonter, pas d’affaire à ranger, pas d’eau à filtrer. Un vrai bonheur simple que nous savourons. Nous devons quand même nous activer, il faut faire les lessives, et réparer les quelques dégâts dans nos outils soumis à rude épreuve dans le désert. J’ai depuis deux jours une fuite lente sur mon matelas. Celui-ci est neuf et c’est pénible de devoir depuis une semaine le regonfler la nuit en dormant. Je ne suis pas seul, un Australien que nous croisons de temps en temps sur le PCT a le même problème. Le propriétaire de l’Oasis nous met à disposition une immense bassine ou, après trempage nous repérerons les coupables. Incroyable, mon matelas est percé à deux 2 endroits, et sur le dessus qui plus est !
Après la pose de deux rustines, j’espère que cela sera résolu. Je suis plutôt mécontent du matelas, il s’était troué dès le premier soir sur la précédente randonnée. Le SAV avait duré presque un mois avant la réparation. Sur le PCT il est de nouveau hors service après à peine 3 semaines d’usage. Je ne reprendrais pas cette marque. De sont coté, Hélène fait de la couture, son drap de soie est déchiré, et ses guêtres sont abîmées à deux endroits suite à un coup de crampons.
Nous faisons ensuite le ravitaillement pour les quatre prochains jours, ce qui nous permettra d’arriver à « Hiker Town » à la porte du désert, notre prochaine étape. Nous n’avons pas à courir à l’épicerie locale, les gérants de l’Oasis ont créé un mini store qui comprend LA totalité de ce dont à besoin un randonneur. Incroyable, et de d’autant plus que les prix sont à peine plus élevé qu’en supermarché. Ce sera pour nous LE meilleur spot de couchage trail Angel de l’ensemble du PCT.
À midi, nous profitons d’être en ville pour aller manger dans un restaurant, en face du mexicain de la veille. Le Cowboy Tavern est situé sur une longue avenue. On se croirait dans un western. Le bâtiment est de couleur beige délavé, avec une terrasse défraîchie par le soleil, bordée de vieilles roues rouges de chariot à bâches. À sa droite une citerne d’eau, rouillée, à cinq mètres de hauteur finit de compléter le tableau. Nous y sommes enfin dans notre Amérique de cowboy. Le passage sur la route de locaux en chevaux ajoute définitivement au spectacle. Le repas est correct, le sempiternel burger est bien préparé. Cool.
En discutant avec les autres randonneurs, nous sommes prévenus que les températures vont devenir de plus en plus chaudes les prochains jours.
Nous redémarrons seulement vers 15 h 00. Après avoir marché deux kilomètres, nous croisons un trail Angel qui nous donne des fruits frais. Il est étonnant, et sacrément roots. Pour parachever le tableau, il a un bras de mannequins qui pend de son coffre. Ils nous surprendront à chaque fois. Il fait encore bien chaud en de début d’après-midi et cela confirme les propos entendus ce jour.
À la sortie nord d’Agua Dulce, nous prenons un chemin en montée vers les collines et poursuivons notre périple dans Angeles National Forest. Le lieu ressemble à s’y méprendre aux prés Alpes du Sud. Les graminées de grandes hauteurs sont abondantes et en fleurs, allergiques s’abstenir. Nous voyons des sommets et falaises dans le lointain, à perte de vue. Étonnamment nous ne croisons plus de cactus. Par contre, notre serpent quotidien est de retour. La taille du Rattle Snake est peu rassurante. Clairement on ne s’habitue pas.
Après une montée bien tonique le long des flancs du mont Mc Dill, nous arrivons à un col sans nom. Les couleurs du coucher de soleil sont magnifiques et nous sommes impressionnés par la sensation d’immensité qui se dégage du lieu. Nous ne restons pas traîner, car il commence à être tard et il nous faut absolument être à la fontaine de Bear Springs pour nous ravitailler en eau. En espérant que celle-ci ne soit pas tarie.
Après deux kilomètres en descente, nous trouvons la source en sous-bois. Janet, que nous avions croisé la veille est déjà là, et nous a réservé une place pour la tente. Un grand merci à elle.
Nous dînons sur le tard à la frontale. L’ambiance est particulière. La présence de l’eau attire de nombreux animaux autour de nous, souris, corbeaux, crapauds. Ils sont peu sauvages. Chacun y va de son vacarme. On espère qu’ils ne feront pas de dégâts dans nos sacs.
En discutant avec Janet sur les motivations pour faire marcher le PCT, elle nous confie que c’est pour faire quelque chose de BIG dans sa vie. C’est sûr que pour être big, c’est BIG le PCT. Magique.
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