J34 Reservoir d'eau de Bouquet

24.5 km 600 D+ 850 D- durée 6 h 30

L’écrin de verdure où nous avons passé la nuit a été à la hauteur de ce que nous avions imaginé la veille.

Les températures sont maintenant idéales. Nous n’avons plus froid au réveil, et elles restent suffisamment basses pour éviter d’avoir trop chaud dans les duvets. Nous nous éveillons vers 5h du matin. L’idée est d’essayer de profiter au maximum de la fraîcheur matinale pour marcher. Ce sont des kilomètres gratuits, le corps est en pleine forme, et l’énergie à son acmé.

Nous quittons le campement à 7 h 00, en direction de « Green Valley Fire Station ». Si nous pouvons y être assez tôt nous ferons du stop pour aller manger au restaurant. Les commentaires sur le topo guide sont en faveur d’une infidélité au PCT. Il serait malvenu de ne pas profiter de la possibilité de collationner plus que ce que nous portons dans nos sacs. 

Nous commençons notre étape du jour en longeant, en descente, Bouquet Canyon. Nous croisons dans celui-ci un couple de « hikers » qui a passé une nuit compliquée. Des pumas ont agrémenté leurs couchages d’une conversation érotique féline, à proximité immédiate de leur tente. Cela donne, selon eux, une étrange version entre chats en chaleur et hurlements d’intensité énorme, mâtinés de cris ressemblant à s’y méprendre à des pleurs de bébés. Décidément, on est vraiment sur une autre randonnée que celle de nos chemins européens où la faune sauvage a complètement disparu. Nous sommes bien contents de ne pas en avoir profité !

Au fond de celui-ci, nous croisons la route Bouquet Canyon Road, pas très originale comme nom, et remontons, en face sur les flancs de collines sans nom. Les paysages recommencent à être plus ouverts et nous apprécions les vues vers le réservoir d’eau de Bouquet. Il est déjà partiellement asséché, ses berges sont blanches et les nombreux îlets en son sein créent une ambiance de film de fiction. 

Nous franchissons ensuite, plusieurs canyons, Spunky, Dowd, San Francisquito. Les collines alentour sont de plus en plus vertes et nous n’avons plus du tout l’impression d’être dans un environnement aride. La chaleur est, par contre, toujours bien présente et on devine que la végétation lance son baroud d’honneur avant la fournaise infernale de l’été. C’est vraiment agréable d’évoluer dans ce cadre, plutôt qu’avec l’air suffocant et poussiéreux des mois qui vont suivre. Elles sont par contre de moins en moins hautes. On sent bien que l’on se rapproche du désert du Mojave.

Nous n’avons pas vu de serpent et la faune dans son ensemble se cache aujourd’hui. Nous aurons juste la surprise et l’inquiétude de traverser à deux reprises des essaims de millions d’abeilles qui vont nous rendre visite. Moment surréaliste d’être dans un nuage gigantesque de plus de 20 mètres, bourdonnant autour de vous, se posant sur vous. Le bruit est assourdissant, et nous avons beau savoir qu’en période d’essaimage, elles ne sont pas agressives, cela reste une rencontre extraordinaire et peu rassurante.

À l’inverse, dans une cascade d’eau, seul lieu pour faire son ravitaillement hydrique, nous nous ferons attaquer par des guêpes qui logent sur son bord. Hélène se fait malheureusement piquer au niveau de la face. A posteriori, elle s’en sort bien vu le nombre important d’insectes déchaînés que nous devons tuer pour nous débarrasser des funestes visiteurs. D’autres « hikers » auront droit à la même mésaventure au même endroit. Comme quoi il n’y a pas que les grosses bêtes qui peuvent être dangereuses dans ce pays.

Nous arrivons vers 14 h 00 à Green Valley Fire Station. Bonne nouvelle, il y a des lieux de campements partout, et surtout, à l’ombre. Nous pouvons aller sereinement en ville. Nous faisons du stop et moins d’une dizaine de minutes plus tard, nous sommes en route pour le bourg de Green Valley et le restaurant le Smoke House. Les commentaires sont excellents et nous avons été informés que le patron ramène après le repas les hikers sur le PCT. Nous ne pouvons que confirmer. Si ce n’est pas top, ça !

Nous retrouvons Régis, qui était parti une demi-journée plus tôt de l’Oasis, et Janet qui a marché plus vite que nous ce jour.

Après avoir mangé et bu, nous sommes reconduits au niveau de la station des pompiers locaux. En pratique, ils laissent à disposition un champ libre derrière leurs casernes pour les randonneurs. Cela permet de profiter d’un lieu avec un point d’eau, des poubelles et des tables de pique-nique en bois. Décidément, c’est quand même trois étoiles ce chemin. 

Ce soir, il y a une dizaine de tentes et l’ambiance est bon enfant. 

Demain, on continue en direction d’« Hiker Town » que nous devrions atteindre dans un peu plus de 2 jours. Nous partirons en compagnie de Janet.

Keep going. 

J35

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *