J19 Le désert toujours

11 km D+ 200 D-300 durée 3 h 00

L’ouverture de la tente au petit matin offre une vue sur un ciel bleu immaculé.

Le lever est rafraîchissant, il fait toujours -1°C au-dehors. Toutefois, les températures plus clémentes qu’hier nous ont permis de dormir sans aucune sensation de froid. Le vent s’est aussi arrêté cette nuit. Ceci explique peut-être cela. 

Après avoir secoué la toile, la neige peu abondante glisse et s’accumule en couche peu épaisse autour de notre abri. Elle fondra rapidement dans la journée. Le soleil se lève déjà entre les buissons, face à nous, et nous réchauffe vite. Finalement malgré une impression mitigée de l’emplacement hier soir, ce site de campement est quatre étoiles. Nous déjeunons et rangeons nos affaires. Je suis le premier dehors et profite de la vision pendant une dizaine de minutes, d’une meute de coyotes qui jappent et hurlent à une centaine de mètre de nous. Moment magique et saisissant. 

Nous quittons notre dix-huitième lieu de couchage vers 8 h 00. C’est appréciable, sachant que ce n’est ni tôt ni tard sur ce genre de voyage.

La journée démarre tranquille. Nous devons marcher quelques kilomètres pour arriver à la route qui nous amènera à la ville de Big Bear. Nous avons prévu de dormir au motel ce soir. Ce nero, ou « Near Zero », sera le bienvenu, même si cela ne correspond par un repos complet, juste une nuit seule sans vraie pause du chemin. Nous allons en profiter pour faire notre lessive et le ravitaillement. Surprise nous sommes rattrapés par Janet que nous avions laissée il y 24 h 00 au pied de Walk Ridge. Elle a fait l’ascension de l’arrête au petit matin la veille, et a marché une longue journée hier. Elle a dormi isolée dans l’immense vallée d’Arrastre parmi les arbres cette nuit. Les retrouvailles font plaisir et on commence à apprécier de pouvoir parler plus facilement avec les Américains que nous côtoyons. 

Après 2 h 50 de trail, nous voilà à la sortie du PCT, au croisement de l’highway N° 18, en direction de la ville de Big Bear City. Nous n’avons même pas le temps de nous installer pour faire du stop qu’un randonneur âgé de 75 ans, rencontré quinze minutes auparavant se propose de nous transporter. Il vient de quitter le Trail head et a fait demi-tour pour nous aider. Il a vu trois thru Hikers et étant lui-même marcheur longue distance, il a décidé que ce serait son Trail Magic du jour. Il souhaite nous conduire à notre hôtel, et chez la Trail Angel que Janet a contactée sur internet pour être logé cette nuit. C’est incroyable ce que le tag PCT offre à ceux qui ont la chance de le posséder. C’est aussi extraordinaire cette façon spontanée de rendre service. Les Américains que nous côtoyons sont pour nous des Ovnis. Ce n’est clairement pas l’image que nous avions d’eux avant de commencer l’aventure.

Vingt minutes de route plus tard, nous voilà avec Hélène à notre hôtel. La chambre est spacieuse, le lit immense, king size soit plus de deux mètres par deux mètres ! Chouette, nous devrions passer un bon moment.

Nous nous lavons puis enfilons les vêtements propres que nous gardons pour les séjours en ville. Nous prenons le temps de manger au calme, au Broadway Cafe. De prime abord on dirait un bouge, en pratique nous mangeons pour pas cher une nourriture locale plutôt de qualité. L’après-midi est consacré aux emplettes. Nous ne perdons pas de temps, le ravitaillement étant dans un autre bourg, Big Bear Lake à quelques encablures. Un bus nous dépose cinq kilomètres plus loin. Toutes les commodités sont réunies pour se refaire après quatre jours « into the wild ». Le passage par la laverie est collector, en culotte et vestes étanches, sans sous-vêtements ! Les locaux sont visiblement habitués, personne ne s’offusque de la présence de randonneurs à moitié défroqués. Les achats de nourritures se font sans difficulté, le supermarché étant bien achalandé. Nous nous retrouvons en sortant avec un ravitaillement conséquent. On finira bien par s’adapter. 

Demain nous avons prévu de nous rendre à Wrigthwood, destination que nous devrions atteindre dans 5 jours. Les sacs sont lourds, de nouveau. Pas cool.

La séance pizza, télévision du soir, dans l’hôtel, sera vite écourtée. Les programmes américains sont inintéressants au possible. Ou alors on commence à devenir des sauvageons.   

On ne met pas de réveil, normalement l’option grasse matinée devrait fonctionner. Nous sentons une certaine fatigue s’accumuler.

Will see.

J20

 

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