17 km D+ 550 D-300 durée 5 h 00.
Ce ne sera pas grasse matinée.
Nous sommes trop habitués depuis maintenant vingt jours à nous lever aux aurores. Point n’est grave, nous nous réveillons reposés et en forme vers 8 h 00. Le top.
Nous commençons par aller en ville au Lumbar Jack Cafe pour un déjeuner pantagruélique, comme de coutume. Les Américains confondent vraiment quantité et qualité. Le lieu est sympa et accueillant, et sent bon l’Amérique profonde, bâtiment en bois, peint en vert, avec une enseigne avec un beau bûcheron blond.
Après ce repas à l’américaine, café à volonté, œufs, fraises et pancakes, nous retournons à l’hôtel. On doit faire le ménage dans nos courses d’hier. Le ravitaillement pour cinq jours semble ne jamais vouloir rentrer dans les sacs à dos. Qu’à cela ne tienne, on décide de tout déconditionner. Et on se retrouve avec un volume de deux tiers de poubelles. Invraisemblable, il y a plus d’emballage que de denrée consommable. On a beau savoir que l’apparence compte plus que le contenu, ça surprend toujours. Bon, par contre, c’est confirmé, c’est lourd ! Il y a encore du travail d’optimisation à poursuivre. Nous passons le reste de la matinée à recharger les batteries des électroniques, vider les cartes photos des appareils, et enfin appeler la famille.
Nous nous mettons en route pour notre étape du jour vers 11 h 00. Après une courte marche sur Division District road, entre le lac de Big Bear sur notre gauche et le bout de la piste d’un petit aéroport, nous nous postons sur W North Shore District Road. Nous posons les sacs à dos au pied d’un panneau de signalisation vert, California I38 et attendons. Au bout de quinze minutes, un trail Angel arrivant en contre sens et s’arrête. Il nous explique qu’il repassera dans une heure. Si nous sommes encore là, il nous acheminera. Cool, au moins on n’est pas coincé.
Trois quarts d’heure après, et avant le retour du Trail Angel local, un véhicule fait demi-tour devant nous et se propose de nous amener sur le PCT. Toujours étonnant. Elle est infirmière en intérim et se rendait à son travail. Décidément le stop est, sur le PCT, surprenant à chaque fois.
Nous sommes à pied d’œuvre vers 12 h 00. Le sentier monte en pente douce, et surplombe le lac Baldwin d’une couleur bleu turquoise sur notre gauche. Ephémère, il est réapparu en 2023. Il n’avait pas été vu depuis vingt ans. Le désert du Mojave sur notre droite est de nouveau présent. Il est de plus en plus impressionnant. Tout en nuance de rouge, d’ocre, de jaune, ça et là des taches vertes laissent deviner que le printemps démarre pour plusieurs semaines. Au bout d’une heure, nous croisons une zone intégralement brûlée. Les arbres sont morts depuis longtemps et leurs troncs blanchâtres, délavés créent une ambiance fantomatique. La forêt ne repoussera plus ici. C’est le désert qui est maintenant roi.
Les Joshua Tree côtoient jeunes pins et chênes. Les cactées sont différentes des jours précédents. Des énormes figuier de Barbarie aux épines de 10 centimètres rouges et jaunes sont omniprésents. Il ne faudrait pas marcher dessus.
Dans l’après-midi nous retrouvons les forêts de la veille et aussi la neige. Certes éparse, elle est toutefois suffisante pour nous ralentir le long des flancs de Gold Mountain. Après avoir laissé Tanglewood Group Campground sur notre droite, nous entamons la montée des pentes de Bertha Peak, vers un col où nous devrions trouver des places ou dormir.
Après quelques marches sur névé, et navigation au GPS, nous arrivons vers 18 h00. Nous bivouaquons vers 2350 m d’altitude et il recommence à faire froid. Nous sommes en présence de deux autres randonneurs que nous ne connaissons pas. Peu loquaces, ils ne chercheront pas à discuter.
Il va encore geler ce soir et nous ne prolongeons pas notre repas plus que de raison.
Vivement le désert, où on regrettera sans doute la fraîcheur de la Californie du Sud.
Go to the North.