Californie du sud
Le PCT en Californie du Sud chemine de la frontière des États-Unis avec le Mexique (Campo) jusqu’au col de Walker Pass, et inclut les sections A à F ci-dessous. Les difficultés de ce parcours sont multiples. Elles dépendent principalement de deux facteurs, la préparation des randonneurs et la date de départ.
Le premier comporte deux volets: la préparation physique et la préparation psychologique. On peut supposer que les randonneurs se lançant dans cette aventure ont pris la mesure de ce qui les attendait et ont mis en œuvre un programme de préparation physique adéquat. C’est généralement le cas, mais pour les participants qui ont une activité professionnelle exigeante exercée pratiquement jusqu’au départ, cela est quelquefois difficile. Par ailleurs, la préparation psychologique, à savoir la capacité à dépasser les premières vraies difficultés et à tenir dans le temps est essentielle. Si elle fait défaut, l’entreprise relève de la gageure. Ceci explique que la moitié des abandons intervient avant la fin de la première semaine.
La date de départ est déterminante. A partir des mois de mai et juin les températures peuvent atteindre 35-40°C dans certains passages et la plupart des points d’eau sont à sec. La présence et l’aide de « trail angels » ne suffit pas à gommer les difficultés résultantes. Un départ en avril ou début mai est donc vivement conseillé.
Dans notre cas, le départ au 28 mars nous a permis d’être à l’abri des fortes températures et de l’absence de points d’eau. Par contre, c’est la présence de neige en altitude qui nous a poser problème. En masquant la trace, elle a contraint à une navigation compliquée, impliquant l’usage de crampons et de piolets sur les sections gelées en haute altitude (Mont San Jacinto, Big Bear, Baden-Powell…), et ralentit considérablement la marche lorsque la fonte, avec « postholing », ou enfoncement brutal au travers de la croute superficielle jusqu’aux cuisses ou la taille.
Sur cette première partie du PCT, il n’existe pas de difficulté majeure de ravitaillement et cela contribue à limiter la charge portée. C’est plutôt une aubaine car c’est ici que commence un portage qui va durer… des mois.
Ceci explique pourquoi la préparation logistique est essentielle. Ceci explique aussi pourquoi la majorité des randonneurs n’emporte comme appareil photo qu’un smartphone. Quelques amateurs emportent au choix un appareil expert compact ou plus rarement un hybride plein format. La fréquence des zones sableuses, voire des zones brulées avec cendres sur cette partie du PCT constitue une menace pour la santé du matériel, et il est très difficile d’échapper aux poussières sur les capteurs.
Il serait tentant de randonner avec du matériel permettant de documenter la flore et la faune, mais il faudrait pour cela rajouter le poids d’un objectif macro et d’un téléobjectif. Si cela reste envisageable dans cette première partie du PCT où le ravitaillement est encore relativement facile, cela devient un sérieux handicap pour la suite dans la Sierra Nevada.