Galerie Sierra Nevada
Section F: de Tehachapi à Kennedy Meadows South
Section G: de Kennedy Meadows à Crabtree Meadows (Mt. Whitney)
A partir de Kennedy Meadows, le PCT va cheminer dans la partie haute de la Sierra Nevada à des altitudes comprises entre 3 000 m et 4 000 m. La période de randonnée détermine pour une large part les difficultés rencontrées. Au mois de mai, avant le début de la fonte des neiges, en l’absence de mauvais temps, les marches avec crampons sur neige portante sont exigeantes mais permettent de maintenir une progression « normale ». Dès le début du mois de juin, la fonte des neiges peut sérieusement compliquer la progression compte tenu du risque de « postholing » ou enfoncement dans la neige.
Les principales difficultés tiennent ici à la nature du terrain. Le PCT parcourt de magnifiques paysages alpins de haute montagne, avec de très nombreuses sections enneigées, où la piste disparait, de nombreux cols d’altitude dont le plus haut à 4 000 m. Expérience de la haute montagne et de la marche avec crampons et piolet plus que recommandée.
Dans les vallées, pour peu que la fonte des neiges ait commencé, ce sont les traversées de torrents qui peuvent devenir problématiques. D’où l’intérêt de les franchir le matin pour profiter du regel de la nuit.
Une autre difficulté inhérente à cette section et à la suivante est la difficulté des ravitaillements. Impossible de ravitailler sur la piste. Il faut impérativement sortir, ou embarquer des charges de nourriture déraisonnables, ce qui de toute manière n’est pas possible, toute la nourriture devant être protégée à l’intérieur des « bear cans » (boite à ours) qui deviennent obligatoires à partir de Kennedy Meadows.
En option sur cette section, figure l’ascension du Mont Whitney. Par beau temps et neige fondue, l’ascension ne présente pas de difficulté particulière. A la période où nous arrivons au pied du Mont Whitney, la question de son ascension par le groupe ne se posera pas très longtemps. Les conditions sur les voies d’accès sont médiocres et une pratique de la marche « glaciaire » est recommandée (même s’il n’y a pas de glacier) pour progresser sur le manteau neigeux. Ce qui n’est pas le cas général des membres du groupe à l’exception d’Emgan.
D’ailleurs, cette décision « prudente » sera confortée par les nouvelles de trois décès au cours de la semaine concernée sur le Mont Whitney, une randonneuse et deux alpinistes…
L’obligation de ravitailler va nous conduire à sortir du PCT par le col de Kearsarge pour rejoindre Bishop. Puis en sens inverse de rejoindre le PCT par le col Bishop. Le tout dans des paysages à couper le souffle.
Section H: de Crabtree Meadows à Tuolumne Meadows
Cette section en haute Sierra au cours de la période mi-mai mi-juin est l’une des plus belles du PCT. Les paysages enneigés de haute montagne, les lacs totalement ou partiellement gelés sont autant d’écrins pour mettre en valeur le ciel et la lumière.
La magnificence des paysages ne doit toutefois pas faire oublier les difficultés inhérentes au parcours. Elles sont identiques à celles de la section précédente, mais peuvent être exacerbées pour certains passages délicats.
Ainsi, les passages des cols de Forester, notamment à la descente, de Mather au niveau du dernier ressaut et de la descente peuvent être dangereux. Crampons et piolet indispensables.
En outre, les franchissements de certains torrents sont réputés difficiles, selon l’état de la fonte des neiges. Sont mentionnés comme pouvant être critiques, les passages d’Evolution Creek, de San Joaquim Creek un peu en aval, puis plus loin celui de Bear Creek (Creek = torrent). Comme on le verra dans la séquence des jours détaillant la progression, au moment de franchir l’étape d’Evolution et de San Joaquim Creek, les rangers ont interdit momentanément les passages, contraignant à faire un long détour. Le franchissement des torrents varie de très facile, lorsque subsistent des ponts de neige praticables (à condition que ceux-ci ne s’effondrent pas pendant le passage), à facile lorsque les débits et les courants sont faibles. Mais ils peuvent aussi être modérément difficiles, voire très difficiles et dangereux en certaines circonstances. Des précautions sont alors à prévoir (technique des 3 points d’appui, de passage groupé afin de limiter la trainée…).
Une autre difficulté est liée à l’état de la neige. Une remontée des températures peut être inopportune et engendrer des galères (postholing).
Et le problème des ravitaillements se pose, comme précédemment…
En résumé, un parcours exigeant mais gratifiant.