J6 Point de vue sur le désert

22 km 540 D+ 740 D- durée 6 h 00

Aujourd’hui normalement, nous devrions avoir une journée peu difficile.

Après une nuit réparatrice, nous nous réveillons aux aurores. Nous n’avons pas eu froid cette nuit. Le choix de duvet est le bon. Pas trop lourd, et chaud.

Au petit déjeuner, la vue sur le vallon dans lequel nous sommes installées est magnifique, alternance de collines, avec au loin les zones désertiques rases. Avec les rayons levant du soleil l’ambiance est plutôt zen. On décolle vers 7h30 et il commence déjà à faire une température agréable.

La journée de marche sera en fait longue, séparée en deux périodes.

Au matin, le chemin progresse dans des portions à flanc de moyennes montagnes, le long de relief, ou de canyons de toutes tailles. Nous découvrons le « roller coaster » à l’américaine. Haut, bas, haut, bas. C’est étonnant et les vues changent rapidement, entre les fonds de canyons, les zones planes des sommets, et les flancs nord ou sud. Les forêts du début, composées d’arbustes denses, aux feuilles vert kaki cèdent la place à une végétation plus rase et sèche. Nous apprécions le désert en contrebas sur notre droite. Les perspectives sont toutes plus diverses les unes que les autres. On découvre celui-ci au fur et à mesure de notre perte d’altitude.

Nous avons des paysages comme imaginés en préparant le PCT. Rien à perte d’horizon sauf du bush, des cactus et au loin les collines du sud de la Californie. Nous marchons sans difficulté jusqu’au kilomètre quinze, au lieu-dit « Scissors Crossing », jonction entre le PCT et la route qui nous conduira vers le village de Julian. 

Nous sommes rapidement pris en charge par un Trail Angel qui nous amène directement au magasin de sport pour faire ravitaillement et achat des différents outils manquants/cassés/inadaptés. Nous achetons une nouvelle paire de chaussettes étanche pour Hélène et de la crème solaire pour moi. J’en profite pour récupérer un bâton de randonnée, le mien ayant cassé au 2e jour. Nous déjeunons à midi dans un restaurant typique, ambiance Western, bois aux murs, sol, et plafond, et bien évidemment musique Country. Nous sommes bien au pays de l’Oncle Sam. On met à profit ce moment pour manger des crudités. Ce sera salades pour tous les deux. Dans un second temps, nous allons à l’institution locale Mom’s qui offre Apple Pie et boissons gratuitement aux PCT hikers. C’est étonnant cet accueil des randonneurs. Nous découvrons la fierté et la générosité spontanée des Américains qui participent à contribuer à l’aventure de parfaits inconnus.

L’après-midi sera plus tranquille. Nous avons sept kilomètres à parcourir à flanc sud de montagne, en montée progressive, au milieu des cactus qui commencent à fleurir. Rapidement nous croisons un serpent à sonnette. Il va falloir rester attentif. La roche est rouge, ocre, jaune. La géologie est extraordinaire. On continue à voir des cactus de tous types, formes et couleurs. Concernant les épines c’est encore pire, longues, tordues, avec crochets tout y passe. Nous sommes vigilants à ne pas nous frotter aux plantes, jolies certes, mais clairement conçues pour empêcher toutes approches.

Une hiker, Marble en fera malheureusement l’expérience la veille avec la version crochet. Pour être enlevée c’est simple on tire. Et visiblement ce n’est pas très agréable. 

Le soir nous sommes plusieurs à dormir au niveau d’un petit col. Nous sommes exposés au vent. Nous espérons que celui-ci ne soufflera pas. Au loin nous entendons et voyons régulièrement les hélicoptères de l’armée surveiller la frontière. Cela rappelle bruyamment que nous sommes des privilégiés et que d’autres marchent pour d’autres raisons que les nôtres.  

Demain nous nous dirigerons vers le village de Warner Springs que nous devrions atteindre dans deux jours. En fait il ne va pas falloir traîner, car bientôt il fera moins deux.

Keep Going.

J7

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